Dossier: Commerce Illicite

Le trafic de drogues : aperçu des activités de la Douane de Maurice

29 octobre 2024
Par Vivekanand Ramburun, Directeur du Département des douanes et de l’équipe de renforcement des capacités, Mauritius Revenue Authority (MRA)

La toxicomanie est un problème de plus en plus préoccupant à Maurice. Selon une enquête menée en 2024 par l’organisation sans but lucratif Afrobarometer, les Mauriciens considèrent la consommation de drogues comme le deuxième problème le plus urgent exigeant une intervention du gouvernement, après le coût de la vie.

Dans son rapport de 2021, l’Observatoire national des drogues, créé par le gouvernement mauricien en 2015, a dressé le tableau suivant de la situation :

  • Santé : environ 900 cas d’hospitalisation liés à la drogue sont enregistrés chaque année dans les établissements de santé publique ;
  • Groupe d’âge concerné: les hospitalisations en lien avec la consommation de drogues touchent tous les groupes d’âge, mais plus particulièrement les personnes âgées entre 20 et 34 ans ;
  • Principales substances: l’abus de nouvelles substances psychoactives (NSP) et d’héroïne sont les principales causes liées aux traitements en hôpital ;
  • Distribution par sexe: les femmes représentent environ 10% à 15 % de la population totale des toxicomanes ;
  • Incidence géographique: les cas de patients hospitalisés pour cause de consommation de drogue sont répandus dans tout le pays, avec une forte incidence tant dans les zones rurales qu’urbaines ;
  • Polytoxicomanie: la consommation simultanée de plusieurs drogues est un facteur important qui contribue aux problèmes de santé que rencontrent les toxicomanes.

La lutte contre le trafic de drogues illicites constitue l’une des plus grandes priorités du gouvernement de Maurice. Sont engagés dans cette lutte les douaniers, les  policiers, les garde-côtes nationaux et l’Unité de lutte contre la contrebande de stupéfiants.

L’Observatoire national des drogues a pu établir que le cannabis, l’héroïne et les NSP sont les principaux stupéfiants circulant dans le pays. Ce constat se reflète dans les saisies effectuées par la Douane mauricienne. L’héroïne et le cannabis restent les drogues les plus fréquemment confisquées, même si une augmentation des saisies de NSP a été observée ces dernières années.

En 2013, la Douane mauricienne a découvert pour la première fois des drogues de synthèse dans un colis postal. Il s’agissait de sachets contenant un mélange d’herbes, prêts à la consommation et portant les noms de marque Black Mamba et Spice. La loi de 2000 sur les drogues dangereuses a été modifiée en conséquence en 2013 pour inclure les cannabinoïdes de synthèse et leurs dérivés, puis à nouveau en septembre 2015 pour inclure les cathinones de synthèse, leurs variétés chimiques et leurs dérivés.

À partir de 2015, le nombre de saisies de drogues par la Douane a augmenté régulièrement, atteignant un pic de 130 cas en 2019 pour redescendre à 46 cas en 2020, en raison du ralentissement du trafic de passagers dû à la pandémie de COVID-19. Le nombre de saisies de drogues est ensuite resté stable, avec une moyenne de 50 saisies au cours des cinq dernières années.

Dans environ 80 % des cas, les drogues ont été détectées grâce à l’établissement de profils de risque. Pour les 20 % restants, l’Administration avait reçu des « tuyaux » concernant les envois.

Près de 3,25 litres de cannabinoïde synthétique liquide ont été découverts à l’aéroport international SSR de Maurice le 29 octobre 2022. La drogue avait été dissimulée dans deux bouteilles d’alcool foncées retrouvées dans les bagages d’un passager. Il s’agissait de la première saisie de ce type de drogue dans le pays.

Maurice étant une île, les drogues peuvent être introduites sur son territoire par voie maritime ou aérienne, dissimulées dans les bagages de passagers, dans des marchandises conteneurisées ou en vrac, ou encore dans des colis transportés par des services de courrier express ou par les opérateurs postaux. Les dernières tendances indiquent que de grandes quantités de drogues (en particulier de cannabis) sont transportées à bord de vedettes rapides, généralement en provenance de l’île de la Réunion et de Madagascar, ainsi que par des boutres, c’est-à-dire des voiliers traditionnels qui sont utilisés pour récupérer les cargaisons de stupéfiants à des points spécifiques en haute mer.

Le cannabis et l’héroïne constituent historiquement les principaux types de drogues saisies à l’aéroport, mais, depuis fin 2023, une augmentation du nombre de saisies de cocaïne en provenance des pays d’Amérique du Sud est observée. La tendance est aussi à la saisie de NSP et de cocaïne sous forme liquide plutôt que sous forme de poudre. La plupart des saisies de drogues effectuées dans le cadre des services de messagerie concernent le cannabis et l’héroïne.

Leadership et engagement

Le leadership et l’engagement de la direction de la MRA ont permis de mobiliser le soutien indéfectible du gouvernement mauricien qui a pris toutes les mesures nécessaires pour fournir les effectifs requis, pour doter la Douane des outils et équipements appropriés et pour procéder à des réformes structurelles cruciales en vue de promouvoir la lutte contre le trafic de drogues illicites et de stupéfiants.

Section douanière de lutte contre les stupéfiants

En août 2016, une nouvelle équipe de direction a pris les rênes de la Douane mauricienne, ce qui a conduit à une réorganisation majeure du service et à la création de la Section douanière de lutte contre les stupéfiants (CANS). Cette section spécialisée comprend les unités suivantes :

  • L’unité d’information et de renseignement qui a pour but d’informer les douaniers de première ligne sur les dernières tendances et les profils de risque ainsi que de les conseiller sur la manière de répondre à des questions spécifiques ;
  • L’unité de lutte contre le blanchiment d’argent qui s’efforce de combattre les infractions ou les mauvaises pratiques liées au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, conformément aux recommandations du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) ;
  • L’unité NarcoPort qui intervient dans la zone portuaire, le long du littoral et au Bureau des colis postaux ;
  • L’unité NarcoAirport qui intervient à l’aéroport international SSR, dans les entrepôts de fret aérien et auprès des services de messagerie basés à la Plaine Magnien ;
  • L’unité canine qui comprend 16 chiens renifleurs dressés pour la détection de drogues (dures et synthétiques), de devises et de produits du tabac et qui sont déployés au port, à l’aéroport, dans les centres de poste et de courrier exprès et au terminal à conteneurs.

Outils, équipements et technologies

La Douane mauricienne utilise une panoplie d’outils et d’équipements de détection et de surveillance ainsi qu’une vaste gamme de systèmes et de technologies de pointe pour lutter contre le trafic illicite de stupéfiants.

Outils d’inspection non intrusive (INI) et « toilette à stupéfiants »

Bien qu’ils n’aient encore abouti à la découverte d’aucun chargement de drogues à bord de conteneurs, 16 scanners à rayons X ont été installés aux différents points d’entrée pour contrôler les marchandises conteneurisées, le fret palettisé (scanner à portique), les bagages des voyageurs, les boîtes de marchandises, les articles expédiés par service de messagerie et les colis. Le Département des douanes de la MRA dispose également d’une camionnette de scannage mobile et d’un scanner mobile pour conteneurs lui permettant de mener des contrôles partout sur l’île. Des systèmes portatifs de rétrodiffusion à rayons X sont aussi utilisés pour détecter les matières organiques cachées.

Saisie de 1 559,5 g d’héroïne (112 boulettes) à l’aéroport international SSR, juillet 2022: deux passagers d’origine malawienne en provenance de Johannesburg ont été interrogés et contrôlés au scanner. Ils ont finalement avoué avoir avalé respectivement 68 et 44 boulettes de drogues au Malawi.

Depuis janvier 2022, une installation de scannage corporel intégral est également disponible à l’aéroport international SSR ; elle a permis aux douanes de détenir 10 individus qui avaient ingéré des substances illicites ou qui les avaient dissimulées sur eux.

Une « toilette à stupéfiants » a également été installée à l’aéroport pour faciliter la récupération sûre et hygiénique des boulettes contenant les substances illicites et ingérées par les voyageurs, sans contaminer les éléments de preuve.

Autres outils technologiques

Les outils suivants sont également utilisés pour renforcer les capacités de la MRA en matière de détection des drogues :

  • Des drones pour la collecte de renseignement et la surveillance aérienne de la zone portuaire ;
  • Un détecteur de contrebande portable qui permet de détecter les différences de densité entre les produits de contrebande et les objets dans lesquels ils sont cachés ;
  • Un fibroscope qui permet de chercher et de détecter les moyens cachés en fournissant des images en temps réel des angles, des tubes et d’autres points d’accès difficiles à bord des navires et des avions, dans les véhicules automobiles et les cales à marchandises ;
  • Des détecteurs de traces de drogues/d’explosifs ;
  • Des appareils portatifs de détection de traces de stupéfiants.

Bateaux d’interception rapide

La Douane mauricienne dispose de deux vedettes d’interception rapide, de deux vedettes d’interception à coque rigide et d’un patrouilleur pour surveiller le littoral mauricien et l’extérieur du port où les navires sont ancrés pour des opérations d’avitaillement, de transbordement ou de changement d’équipage.

Système de suivi des navires

La Douane utilise un système de suivi des navires (Big Ocean Data) pour recueillir des informations sur le positionnement en temps réel des navires, cibler plus efficacement les activités de surveillance et de lutte contre la fraude et programmer les actions qui s’imposent à des fins d’application de la loi. Cet outil permet d’établir le profil des navires à haut risque et d’anticiper activement leur arrivée afin de planifier les mesures de lutte contre la fraude.

Centre de commandement et de surveillance portuaire

Le Centre de commandement et de surveillance portuaire (CCSP), opérationnel depuis février 2023, vise à renforcer la capacité de la MRA à protéger les frontières du pays contre l’entrée de marchandises illégales. Le CCSP comprend trois composants :

  • La salle de contrôle par vidéosurveillance qui donne accès à 237 caméras appartenant à la Mauritius Ports Authority (MPA), à la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) et à la MRA, et qui permet une surveillance rapprochée des zones sensibles du port en temps réel. Les agents basés au centre de commandement interagissent avec les équipes de douaniers itinérantes et les agents postés aux portes de sortie à l’aide de talkies-walkies pour des interventions efficaces et opportunes dans la zone portuaire.

  • La salle centrale de contrôle des scanners (CSCR) qui gère les deux scanners situés au terminal à conteneurs de Maurice (MCT). Les images scannées sont transférées presque en temps réel à la CSCR pour que les agents responsables des contrôles puissent interpréter les images et prendre les décisions finales concernant le dédouanement. La CSCR permet donc un double contrôle, réduisant le risque de mauvaises pratiques et renforçant les capacités de surveillance.
  • Des cabines de visionnage des vidéos prises par les caméras d’intervention portées par les douaniers lors des vérifications matérielles de marchandises dans les ports et les gares de fret. Cette solution améliore la conformité et le contrôle en aidant les douaniers à prendre les décisions finales concernant la mainlevée des envois.

Analyse des données

RPCV et PNR

Les renseignements préalables concernant les voyageurs (RPCV) et les données des dossiers passagers (PNR) sont analysés afin d’établir le profil des passagers, ce qui a donné lieu à de nombreuses saisies. En 2024, les douaniers mauriciens ont notamment intercepté 6,6 kg de cocaïne à l’aéroport international SSR dans les bagages de deux passagers boliviens en provenance de Dubaï. La cocaïne se présentait sous plusieurs formes : 710 g d’un liquide incolore dans des récipients en plastique, 640 g d’une poudre blanchâtre et 5 270 g d’une pâte blanchâtre, dissimulés dans des vestes, des sandales, des soutiens-gorge et des savons.

Une autre saisie importante de 2,39 kg d’héroïne a été effectuée à l’aéroport international SSR en février 2024 : la drogue se trouvait dans les bagages d’une passagère thaïlandaise qui avait fait l’objet d’un profilage de risque et qui avait été détenue par les agents de la CANS.

L’héroïne était dissimulée dans trois paquets enveloppés dans du papier carbone bleu et du ruban de cellophane, dans le double fond et les doublures intérieures d’un sac à main neuf pour femme. Une inspection plus poussée a permis de découvrir un autre paquet, enveloppé dans du papier carbone noir et du ruban de cellophane, dissimulé dans un sac à dos noir, neuf lui aussi.

Deux autres saisies effectuées en décembre 2023 méritent d’être mentionnées. Elles ont été effectuées après que deux passagères ougandaises ont été contrôlés, chacune arrivant sur un vol différent en provenance du Kenya ; toutes deux portaient une perruque dans laquelle quelque 520 g d’héroïne avaient été dissimulés.

Renseignements électroniques préalables pour les colis transportés par des services de messagerie

La Douane mauricienne reçoit des renseignements électroniques préalables en temps utile de la part des services de courrier express. Cet échange d’informations renforce les capacités de gestion des risques de la MRA et lui permet de cibler efficacement les envois suspects.

Des douaniers formés

La formation des douaniers est essentielle et la MRA a bénéficié du soutien de diverses agences et organisations spécialisées dans ce domaine.

Formation spécialisée

Il convient de souligner, à ce titre, les formations sur les « enquêtes sur les stupéfiants » et sur la « lutte contre le trafic illicite de drogues » dispensées par la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine en 2018 et 2022, la formation régionale sur l’identification des nouvelles substances psychoactives et sur les techniques de profilage organisée virtuellement en octobre 2021 avec des experts du laboratoire de sciences médicolégales (FSL) ainsi qu’avec des agents de la MRA, et la formation sur la sécurité portuaire organisée en mars 2022 et en août 2023 et dispensée par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et INTERPOL.

Station de formation « navire en boîte »

En novembre 2023, l’ONUDC a remis à la MRA un simulateur de visite, d’arraisonnement, de fouille et de saisie (Visit, Board, Search and Seizure Simulator ou VBS3), également connu sous le nom de « Ship in a Box » ou de « navire en boîte », qui a été conçu et construit par le Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression (INL) du Département d’État américain et financé par l’ONUDC dans le cadre du Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime. Cet outil est utilisé pour la formation pratique des douaniers et d’autres agences régionales responsables de la lutte contre la fraude en vue d’améliorer les techniques d’embarquement et de fouille ainsi que les opérations tactiques dans le cadre de la lutte contre le trafic illicite de drogues et d’autres produits de contrebande.

Une unité de contrôle portuaire dans le cadre du Programme de contrôle des passagers et du fret de l’ONUDC et de l’OMD

Une unité de contrôle portuaire (UCP) a été créée en janvier 2024 dans le cadre du Programme de contrôle des passagers et du fret qui est géré conjointement par l’ONUDC et l’OMD. Les UCP sont des « unités mixtes » composées de douaniers et d’autres agents des services répressifs nationaux. À Maurice, l’UCP se compose de 12 douaniers et de trois garde-côtes. Ils ont tous reçu une formation concernant les techniques de profilage, l’inspection des marchandises, les mécanismes d’échange d’informations, les enquêtes sur les saisies portuaires et la facilitation du commerce. En novembre 2023, à Vienne, deux douaniers et un agent des garde-côtes ont également participé à une formation complémentaire sur la manipulation en toute sécurité des opioïdes synthétiques, l’utilisation des dispositifs Raman de détection des drogues et les kits d’identification de drogues et de précurseurs. À ce jour, les contrôles effectués par l’UCP ont permis de détecter plusieurs cas de fraude commerciale et d’infraction aux droits de propriété intellectuelle, ainsi qu’un cas d’importation de drogues de synthèse.

Recueillir et partager les données

La MRA met à profit les différents réseaux disponibles pour la collecte, le partage et la diffusion des données relatives aux drogues, tant au niveau local qu’international.

Plateforme en ligne pour le contrôle des précurseurs chimiques et des médicaments dangereux

Les importateurs, grossistes, détaillants et pharmaciens sont tenus de déclarer les achats de médicaments légaux et de substances utilisées dans la fabrication illicite de substances psychotropes via une plateforme en ligne gérée par la Douane mauricienne. Les données soumises sont contrôlées par le Pharmacy Board ou Conseil de surveillance des pharmacies qui est une agence gouvernementale placée sous l’égide du ministère de la Santé.

Le Réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN) de l’OMD

Les douaniers communiquent les données relatives aux saisies au Réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN) de l’OMD et analysent les données communiquées par d’autres pays afin de mettre à jour les indicateurs de risque et d’améliorer les capacités de ciblage.

Le système électronique d’échange de notifications préalables à l’exportation

Les parties à la Convention de 1988 contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes sont tenues de s’informer mutuellement avant d’exporter certains précurseurs chimiques susceptibles d’être utilisés pour la fabrication ou la production illicite de drogues. Pour ce faire, elles utilisent le système électronique d’échange de notifications préalables à l’exportation (ou PEN Online). Géré par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), le PEN Online permet aux autorités nationales compétentes d’échanger des informations en ligne. À Maurice, le Conseil de surveillance des pharmacies, sous la férule du ministère de la Santé, se charge de recevoir et d’envoyer des données dans le système et les envois suspects sont signalés à la Douane par ce biais.

Mécanismes de coopération internationale

La MRA a passé des accords d’assistance administrative mutuelle en matière douanière avec les administrations des douanes des Pays-Bas, du Pakistan, des États-Unis, de France, de Belgique et de Madagascar. Un accord de coopération a été signé entre la MRA et la Seychelles Revenue Commission (Administration des recettes des Seychelles), établissant un cadre de coopération semblable.

Les drogues à destination de Maurice transitent généralement par la Réunion (France) et par Madagascar, ou en proviennent. Les accords d’assistance administrative mutuelle en matière douanière avec ces deux pays en particulier ont été très utiles pour le partage d’informations et ont débouché sur de nombreuses saisies de drogues.

Un nouveau mécanisme de collaboration a récemment été mis en place avec les douanes afghanes et pakistanaises dans la foulée de la découverte de la « route du Sud » ou « smack track » qui désigne un nouveau réseau d’itinéraires pour le trafic de stupéfiants partant d’Afghanistan, traversant le Pakistan et l’Iran, puis l’océan Indien pour arriver jusqu’aux régions d’Afrique orientale et australe.

Coopération et soutien des principales institutions et agences

La Douane mauricienne collabore avec les services répressifs tels que la police, les garde-côtes nationaux et l’Unité de lutte contre la contrebande de stupéfiants. Récemment, par exemple, le Département des douanes de la MRA et les garde-côtes ont mené conjointement plusieurs missions en mer très médiatisées et risquées, qui ont abouti à la saisie de drogues et d’équipements, dont des vedettes rapides, ainsi qu’à l’arrestation de plusieurs suspects, y compris un baron de la drogue. La Douane mauricienne mène également des opérations de livraison surveillée conjointement avec la police et l’Unité de lutte contre la contrebande de stupéfiants.

Coopération et soutien des principales institutions et agences

Saisie de 333,1 kg de cannabis en haute mer en janvier 2024

La Douane mauricienne collabore avec les services répressifs tels que la police, les garde-côtes nationaux et l’Unité de lutte contre la contrebande de stupéfiants. Récemment, par exemple, le Département des douanes de la MRA et les garde-côtes ont mené conjointement plusieurs missions en mer très médiatisées et risquées, qui ont abouti à la saisie de drogues et d’équipements, dont des vedettes rapides, ainsi qu’à l’arrestation de plusieurs suspects, y compris un baron de la drogue. La Douane mauricienne mène également des opérations de livraison surveillée conjointement avec la police et l’Unité de lutte contre la contrebande de stupéfiants.

Le 8 janvier 2024, la Douane mauricienne et les garde-côtes ont intercepté dans un hors-bord une cargaison colossale de 333,1 kg de cannabis, soit la plus importante saisie de drogue de l’histoire récente du pays. L’opération a été le fruit de plusieurs mois de travail de renseignement et de planification, qui ont exigé le déploiement du navire de patrouille CGS Barracuda des garde-côtes et d’un avion Dornier pour la surveillance aérienne, ainsi que d’autres embarcations plus petites.

La Douane mauricienne partage avec la Cellule de renseignement financier (CRF) des informations concernant les formulaires de déclaration de devises soumis par les passagers. Elle collabore également avec la Commission de lutte contre la criminalité financière, qui est chargée de détecter les infractions financières et les cas de financement du trafic de stupéfiants, d’enquêter sur ces délits et d’engager des poursuites. En 2020, un passager mauricien se rendant à Madagascar avec une importante somme d’argent liquide a été intercepté par les douaniers à l’aéroport. Il n’a pas été en mesure de justifier de manière crédible les raisons de son voyage, ni l’origine de l’argent. Bien que l’argent ait été retenu par la Douane mauricienne et qu’il ait manqué son vol, le passager a réussi à réserver un autre vol via la Réunion. Le paiement des billets d’avion a été effectué en espèces. Tous ces éléments laissaient penser que le passager était impliqué dans un trafic de stupéfiants. La Douane a saisi la Commission de lutte contre la criminalité financière et, après enquête, le passager a été arrêté puis extradé vers l’île de la Réunion, où il a été condamné pour trafic de stupéfiants.

Le 13 juin 2020, après avoir analysé tous les renseignements disponibles, les douaniers de la section de lutte contre le trafic de stupéfiants ont décidé de fouiller un navire de transport de bétail avec l’aide des garde-côtes. Le bâtiment venait d’Afrique du Sud et les membres de son équipage étaient de nationalité indienne et tanzanienne. Sept paquets emballés dans du plastique et contenant du haschisch et du cannabis ont été retrouvés dans la cabine d’un surnuméraire qui était employé comme surintendant chargé de superviser les opérations et d’assurer la sécurité du fret.

Sensibilisation et éducation

La Douane mauricienne a mis au point une application mobile appelée « DrugFreeMoris » pour sensibiliser le grand public aux méfaits du trafic de stupéfiants, fournir des informations sur les programmes de traitement de la toxicomanie, de désintoxication et de réinsertion sociale, et partager les récits des victimes de la drogue.

En 2017, elle a lancé l’initiative « STOP DRUGS » pour encourager la population à communiquer toute information qu’elle pourrait avoir sur le trafic illicite de drogues par le biais d’une adresse électronique spécifique (stopdrug@mra.mu) et d’une ligne d’assistance téléphonique. Cette initiative a permis de déclencher de nombreuses alertes concernant des trafics de drogue à l’intérieur des terres. Toutes les informations reçues ont été transmises à l’Unité de lutte contre la contrebande de stupéfiants.

Voie à suivre

La MRA a l’intention d’investir davantage dans l’achat d’outils et d’équipements tels que des drones à haute performance, des scanners supplémentaires pour les bagages et le fret au port principal du pays et à l’aéroport, et des scanners corporels à rayons X pour le terminal de croisière du port.

L’Administration est actuellement en train de négocier des accords d’assistance mutuelle avec les administrations douanières de la Turquie, des Émirats arabes unis, de la République populaire de Chine, de l’Afghanistan et de l’Inde. Des accords de coopération sont également en cours d’élaboration avec l’Administration des recettes afghane, la Direction générale des douanes de l’Union des Comores, l’Administration des recettes de Tanzanie, l’Administration des recettes du Mozambique et la Direction des impôts nationaux et des douanes de Colombie.

En outre, des formations continueront d’être dispensées aux agents afin de les tenir au courant de l’évolution des tendances en matière de trafic de stupéfiants, des nouvelles drogues qui arrivent sur le marché et des nouvelles méthodes de détection, notamment des nouvelles technologies mises au point pour lutter plus efficacement contre ce trafic.

En savoir +
Vivekanand.Ramburun@mra.mu
Customs@mra.mu