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Acquérir des compétences en analyse des données : comment l’OMD contribue à approfondir les connaissances dans ce domaine

20 février 2017
Par Tsendsuren Davaa, experte associée, Direction du contrôle et de la facilitation de l’OMD

2017 étant l’année que l’OMD consacre à la promotion de l’analyse des données, j’aimerais partager mon expérience personnelle et expliquer comment j’ai réussi à améliorer mes compétences dans ce domaine grâce au soutien de l’OMD.

L’analyse des données ne constitue pas seulement l’une des activités principales de toute administration douanière moderne ; aujourd’hui, elle représente également un outil indispensable pour toute organisation, exigeant l’adoption d’une démarche systématique dans le cadre de la collecte et du traitement des données ainsi que du personnel spécialisé et qualifié.

J’ai commencé ma carrière à la Douane mongole il y a environ 20 ans en tant qu’inspectrice douanière avant d’être transférée au siège central où, depuis dix ans, je participe à l’élaboration de politiques.

Je dois ma capacité à progresser et à évoluer constamment dans ma carrière en grande partie au fait que j’ai su saisir les occasions de formations proposées par l’OMD. On pourrait donc dire que je suis un pur produit du programme de renforcement des capacités mis au point par l’OMD à l’adresse de ses administrations membres.

Au fil des années, j’ai participé à différents ateliers et séminaires de l’OMD, dont un atelier, organisé à Qingdao (Chine) en 2009, sur l’évaluation des risques. En fait, c’est cet atelier qui m’a poussée à faire mes premiers pas dans le domaine de l’analyse des risques. L’expert du Secrétariat de l’OMD, qui dirigeait l’atelier, est devenu mon premier formateur en gestion des risques et continue aujourd’hui à me guider et à m’encourager dans l’enrichissement de mes connaissances et compétences.

Après l’atelier, j’ai décidé de poser ma candidature au Programme de développement des ressources humaines Japon-OMD, programme de bourses conçu à l’adresse de jeunes douaniers prometteurs originaires de pays en développement et leur permettant de poursuivre des études de niveau master au Japon. J’ai décidé d’entreprendre un master en finances publiques à l’Institut universitaire national d’études politiques à Tokyo.

Grâce au programme d’études, j’ai pu améliorer mes compétences analytiques et notamment ma capacité à utiliser les méthodes d’analyse socio-économiques et statistiques. Outre les cours magistraux, le programme permettait également l’étude des bonnes pratiques et prévoyait des visites à la Douane japonaise afin de participer à des opérations de terrain en temps réel. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai remarqué que mes compétences en tant qu’analyste de données s’étaient améliorées.

En revenant à la Douane mongole, j’ai été promue directrice adjointe du département douanier du contrôle et de la gestion des risques. De ce fait, j’ai participé à un atelier d’accréditation de l’OMD sur la gestion des risques, organisé à Hong Kong, Chine, en 2012. Le processus d’accréditation se déroule en deux étapes :

  • dans un premier temps, les participants doivent assister à un atelier de cinq jours, où se mêlent théorie et pratique et durant lequel ils font l’objet d’une évaluation ;
  • ensuite, les participants jugés comme ayant du potentiel prennent part, accompagnés d’un expert, à une mission de renforcement des capacités durant laquelle leurs compétences de formateur sont évaluées.

J’ai réussi la première étape et espère compléter le processus d’accréditation dans un avenir proche pour ainsi rejoindre l’équipe d’experts en gestion des risques de l’OMD pour la région Asie/Pacifique.

J’ai d’ailleurs eu l’occasion de m’exercer à l’application de mes compétences de formatrice en prenant part à cinq ateliers en qualité d’animatrice. Trois d’entre eux ont été organisés en 2013 par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans son École des cadres pour la gestion des frontières à Douchanbé au Tadjikistan, dont notamment l’ « Atelier d’entraînement à la gestion des frontières destiné aux agents qualifiés », qui a lieu deux fois par an, et l’atelier sur « Les femmes et la sécurité et la gestion des frontières – leaders d’aujourd’hui et de demain. » Les deux autres séminaires se sont tenus en 2016, le premier au Japon sur « L’évaluation des risques et la sélectivité sur la base des renseignements préalables concernant le fret », et le deuxième en Mongolie sur « Les critères de sélection des passagers basés sur le risque ».

J’essaie également de partager mes connaissances au travers d’articles et de rapports qui paraissent dans des publications internationales et mongoles, telles que le World Customs Journal et le Scientific Journal de Mongolie. À ce jour, 27 de mes articles ont été publiés portant sur des sujets tels que la gestion des risques douaniers, les études comparatives, l’évaluation en douane, la facilitation des échanges et la gestion des frontières.

L’un des tournants majeurs de ma vie est intervenu en novembre 2015, lorsque j’ai obtenu mon doctorat en administration des affaires de l’Université nationale de Mongolie. Ma thèse portait sur les « Modalités aux fins de l’atténuation des risques liés aux contrôles douaniers. » Cette étape franchie, l’occasion m’a été donnée de donner cours à des étudiants de master et à des doctorants dans la même université. L’analyse des données et l’enseignement de cette discipline à des étudiants et à mes collègues constituent, je l’avoue, mon activité favorite.

L’année passée, j’ai été sélectionnée pour participer au Programme de développement de carrière, initiative lancée en 2009 par l’OMD en coopération avec la Douane du Japon. Je dois avouer que c’était là l’un des plus beaux moments de ma vie. Lorsque j’ai commencé ma carrière à la Douane mongole, jamais je n’aurais imaginé travailler un jour pour le Secrétariat de l’OMD ! J’ai donc aujourd’hui la possibilité de travailler au sein du Secrétariat de l’OMD pendant 10 mois.

Le Secrétariat de l’OMD est une sorte de banque de connaissances et, depuis mon arrivée, j’ai beaucoup appris de mes tuteurs et de mes collègues. Chaque participant du programme doit réaliser une étude sur un sujet de son choix. Mon rapport d’étude montrera comment appliquer un modèle global et systématique de différenciation des risques aux contrôles douaniers.

À cette fin, j’analyse environ trois millions de documents d’archives relatifs à des dédouanements à l’importation couvrant les trois dernières années et à des avis d’exportation de six des plus grands partenaires commerciaux de la Mongolie. Le but de l’exercice est d’effectuer une analyse miroir des données, qui inclut l’utilisation des codes du Système harmonisé (SH) pour comparer les importations (ou exportations) d’un pays avec les exportations (ou importations) déclarées auprès de ce pays par ses partenaires commerciaux, et ce, afin de détecter les écarts en matière de quantité, de poids ou de valeur qui pourraient indiquer des pratiques ou des échanges commerciaux frauduleux.

Dans le cadre de cette étude, j’utilise également des méthodologies telles que l’analyse des écarts (la comparaison des performances actuelles avec les performances potentielles ou souhaitées), l’analyse économétrique (l’application de techniques statistiques à l’analyse des données économiques), le partitionnement des données (ou clustering, soit le regroupement de séries d’objets de manière à ce que des objets d’un même groupe présentent plus de similarités entre eux qu’avec les objets d’autres groupes) ainsi que l’analyse quantitative (l’utilisation de méthodes mathématiques et statistiques afin d’étudier les comportements et de prédire les résultats). J’utilise les programmes Microsoft Excel et E-views afin d’effectuer mes calculs.

Au fil du temps, beaucoup de douaniers comme moi ont acquis des connaissances professionnelles et académiques concernant les questions douanières grâce à l’aide et au soutien prodigués par l’OMD. J’espère que mon histoire sera en ce sens une source d’inspiration pour d’autres collègues et qu’elle les motivera non seulement à profiter des nombreuses possibilités que l’OMD met à leur disposition afin qu’ils puissent avancer dans leur carrière au bénéfice de leur administration mais aussi à partager leur travail et leur expérience pratique avec l’ensemble de la communauté douanière.

 

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tsendee11@yahoo.com