Dossier

Contrôler le commerce invisible : les espèces végétales sauvages et leur durabilité

22 juin 2020
Par Anastasiya Timoshyna, Zhang Ke, Yuqi Yang, Xu Ling, TRAFFIC

Le commerce d’animaux sauvages a fait les grands titres ces derniers mois étant donné son lien probable avec la propagation du coronavirus. Il est ainsi facile d’oublier que les espèces sauvages les plus commercialisées sont des plantes et non pas des animaux. À plus d’un égard, pourtant, le secteur du commerce de plantes sauvages mérite une surveillance attentive en cette période d’urgence sanitaire mondiale. Il en va de la conservation de ces espèces mais aussi de notre santé. Durant la flambée de COVID-19, l’utilisation de plantes sauvages comme ingrédients de base entrant dans la composition de préparations de médecine chinoise et d’autres produits à base d’herbes devrait augmenter de manière considérable partout dans le monde, avec des conséquences dramatiques pour les espèces concernées. Le présent article passe en revue ce que l’on sait du commerce d’ingrédients végétaux sauvages, met le doigt sur l’incidence de la COVID-19 sur la demande et sur le commerce de ces ressources, et formule quelques recommandations à l’adresse de la communauté douanière.

Portée du commerce et des règlementations

Près de 60 000 espèces végétales sont utilisées dans le monde à des fins médicinales. Parmi elles, 28 000 font l’objet d’une utilisation bien documentée et près de 3 000 sont échangées sur les marchés internationaux. Enfin, sur ces 3 000 espèces, seul un tiers est cultivé à des fins commerciales[i], le reste étant récolté dans la nature.

La valeur du commerce mondial d’espèces de plantes médicinales et aromatiques a presque triplé au cours des dernières années, passant d’1,1 milliard de dollars des États-Unis en 1999 à 3 milliards en 2015, selon les données Comtrade de l’ONU. Il s’agit pourtant d’une sous-estimation puisque, dans la nomenclature internationale des marchandises mise au point par l’OMD et plus connue sous le nom de Système harmonisé (ou SH), le code sur lequel se fondent ces chiffres ne couvre pas toutes les plantes faisant l’objet d’un commerce[ii] (n° 12.11 du SH – Plantes, parties de plantes, graines et fruits des espèces utilisées principalement en parfumerie, en médecine ou à usages insecticides, parasiticides ou similaires, frais, réfrigérés, congelés ou séchés, même coupés, concassés ou pulvérisés.). Un examen approfondi de la question laisse penser qu’en 2013, la Chine avait exporté plus d’1,3 milliard de kilos de matières végétales, pour une valeur en douane estimée à plus de 5 milliards de dollars des États-Unis, la part des produits récoltés dans leur milieu naturel s’élevant potentiellement à 1,8 milliard[iii].

Il est estimé que la surexploitation, notamment aux fins du commerce international, alliée aux changements d’affectation des terres et à la disparition des habitats, menace la survie de près de 20 % des plantes utilisées dans les préparations médicinales ou aromatiques. Leur extinction menace à son tour les moyens de subsistance et le bien-être de millions de personnes qui vivent de la récolte d’herbes sauvages dans les régions pauvres et marginalisées du monde. D’ailleurs, le fait que les chaînes d’approvisionnement des espèces végétales sauvages fonctionnent souvent dans un cadre juridique complexe et sont en grande partie informelles renforce encore l’idée que les échanges d’espèces sauvages sont en partie sous-déclarés.

© Timoshyna TRAFFIC
Feuilles d’ortie sauvage. © Timoshyna TRAFFIC

Le commerce de certaines de ces espèces végétales est réglementé. Au niveau international, la CITES a classé 800 espèces de plantes médicinales et aromatiques dans l’Annexe II, qui inclut les espèces qui ne sont pas forcément menacées d’extinction mais dont le commerce doit absolument faire l’objet d’un contrôle afin d’éviter une utilisation incompatible avec leur survie.

Les données commerciales montrent qu’entre 2006 et 2015, 43 espèces sauvages figurant à l’Annexe II ont été échangées légalement (c’est-à-dire que leur commerce s’est accompagné des documents CITES requis), soit 25 000 tonnes au total. Selon les rapports annuels des importateurs, les trois premiers pays exportateurs pour cette période ont été le Mexique, le Cameroun et l’Afrique du Sud qui totalisent 75 % de toutes les exportations de produits dérivés d’espèces sauvages, alors que 77 % des importations se sont concentrées sur cinq pays, à savoir la France (26 %), les États-Unis (16 %), le Japon (15 %), l’Allemagne (11 %) et l’Espagne (7 %). Selon les données des importateurs, le commerce de candelilla Euphorbia antisyphilitica et du prunier d’Afrique Prunus africana a représenté 73 % du volume de toutes les plantes couvertes par la CITES. Des échanges importants ont été enregistrés également pour les aloès Aloe spp., les orchidées Dendrobium spp. et le bois d’agar Aquilaria spp. Les exportations de nard indien Nardostachys jatamansi depuis le Népal semblent être aussi particulièrement élevées au niveau mondial, selon les données rapportées par les exportateurs.

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Écorce de magnolia. © Timoshyna TRAFFIC

Il apparaît aussi clairement qu’il existe tout un commerce illicite de ces espèces, comme l’illustre l’analyse des saisies en lien avec la CITES rapportées par les États membres de l’UE[iv]. En 2018, 23 % de toutes les saisies signalées portaient sur des plantes médicinales et des espèces animales, leurs parties et leurs produits dérivés à des fins médicales. 260 562 produits médicinaux individuels à base de plantes ont notamment été saisis, auxquels s’ajoutent 6 685 kg de plantes et 23 litres d’extraits de plantes. Parmi les espèces concernées, un grand nombre était couvert par l’Annexe II de la CITES, comme l’aloès Aloe maculate, les orchidées Gastrodia elata et Dendrobium nobile, et le Prunus africana. Ceci laisse supposer que, dans certains cas, le problème est lié à un faible niveau de conformité et de contrôle plutôt qu’à une violation intentionnelle des règles de la CITES. Ces infractions peuvent être le résultat d’un manque de compréhension des exigences de la CITES le long des chaînes commerciales et/ou d’un manque de capacité à mettre en œuvre la règlementation dans les pays sources et de transit.

Au niveau national, l’utilisation de ces espèces et le contrôle de leur commerce sont souvent régis par différentes obligations règlementaires, ayant trait notamment à l’établissement de régimes permettant l’accès aux ressources végétales et leur utilisation, à la protection des espèces et des habitats, à la protection des consommateurs et à l’établissement de régimes de protection de la propriété intellectuelle. Le Lacey Act aux États-Unis, par exemple, a été amendé en 2008 et impose à présent la présentation d’une déclaration attestant de l’origine légale de certaines plantes et produits végétaux au moment de l’importation. En 2017, une société américaine a été poursuivie en justice et frappée d’une lourde amende pour l’avoir enfreint[v]. Il convient de noter que l’exigence de dépôt de la déclaration a été mise en œuvre suivant un calendrier divisé en différentes étapes, et que la sixième phase, qui s’appliquera à compter du 1er octobre 2020, inclut certaines huiles essentielles.

Quel lien avec la COVID-19 ?

De nombreuses plantes sont recommandées pour le traitement formel ou informel de la COVID-19 ou pour le bien-être général des personnes, un peu partout dans le monde.

En Chine, où les plantes constituent près de 80 % des produits de la médecine traditionnelle, des traitements tant de médecine chinoise que de médecine occidentale sont utilisés sur les patients atteints de la COVID-19, les traitements officiels étant prescrits par la Commission nationale de la santé en Chine. Une étude[vi] s’est penchée sur 125 plantes médicinales chinoises qui pourraient potentiellement permettre d’inhiber directement la maladie et les éléments de preuve concernant la prévention du SRAS et de la grippe H1N1 ont été passés en revue[vii].

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Racine de réglisse. © Timoshyna TRAFFIC

Le plan de traitement officiel actuel[viii] inclut 10 préparations sur prescription relevant de la médecine chinoise traditionnelle et 13 préparations exclusives à la médecine chinoise (notamment sous forme de granules, de gélules et d’injections). À elles seules, elles exigent d’utiliser plus de 125 espèces végétales. Parmi elles figure la racine de réglisse Glycyrrhiza spp., qui est une espèce protégée dans certaines parties de son aire de répartition en Chine et qui entre dans la composition de 11 formules, et plusieurs autres espèces couvertes par l’Annexe II de la CITES, dont les racines de ginseng Panax spp, et les fougères Cibotium barometz. Le Panax ginseng et le Magnolia officinalis, considérés comme des espèces protégées en Chine, ont été inscrites dans les listes nationales de protection des plantes médicinales importantes, ce qui signifie que leur récolte et leur commerce exigent un permis délivré par les autorités provinciales, toute activité en ce sens étant soumise à la surveillance de ces dernières. Il est fort à parier qu’un sous-ensemble de ces espèces est prélevé dans la nature, en Chine et au niveau international.

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Panax ginseng. © jennyhsu47

Le volume des échanges commerciaux de produits à base de plantes a augmenté en Chine, comme conséquence des prescriptions de médicaments délivrées contre la COVID-19[ix], et il en va probablement de même ailleurs. On assiste en Thaïlande à une « ruée sur les médicaments traditionnels à base de plantes » contre la COVID-19[x], tandis qu’en Inde, on fait la promotion de gélules qui « renforcent l’immunité »[xi]. Les pouvoirs publics en Bolivie recommandent les médicaments à base de plantes traditionnelles contre le coronavirus[xii], et, en Tunisie, on constate une utilisation accrue de remèdes traditionnels[xiii]. Le ministère de l’Ayurveda, du yoga et de la naturopathie, de l’Unani, du Siddha et de l’homéopathie (AYUSH) en Inde a publié un communiqué sur « les mesures ayurvédiques de renforcement de l’immunité pour les soins personnels durant la crise de COVID-19[xiv] », où il recommande notamment la consommation quotidienne de chyawanprash, une substance qui contient une vaste gamme d’ingrédients végétaux tirés de plantes sauvages. Des travaux de recherche recommandent de tremper les masques de protection respiratoires en nano-fibres dans une infusion à base de plantes médicinales[xv]. D’autres rapports indiquent que des Camerounais suivent une « cure » contre la COVID-19 à base de plantes[xvi] et le Président de Madagascar a vanté les mérites d’une boisson aux plantes comme traitement contre la maladie[xvii].[xviii].  Il est également fait état d’une hausse rapide de la demande de remèdes traditionnels chinois pour des affections respiratoires et autres aux États-Unis[xix].

Pourquoi est-ce important et que faire ?

Si les recherches actuelles et toutes les attentions se concentrent sur l’efficacité éventuelle des médicaments à base de plantes à l’appui des soins de santé, il est fait peu de cas du besoin de garantir la durabilité des chaînes d’approvisionnement. Or, la question de la durabilité est éminemment importante pour les plantes récoltées dans la nature. En effet, il est estimé que seul un tiers des espèces végétales échangées au niveau international à des fins de fabrication de produits médicinaux ou aromatiques proviennent de cultures commerciales.

Le commerce d’ingrédients provenant de plantes sauvages comporte de nombreux défis, liés notamment à la hausse de la demande, à la complexité des chaînes commerciales et aux problèmes de traçabilité. Il convient d’y ajouter aussi les questions d’identification puisque les plantes sont surtout échangées en tant que parties, produits dérivés et produits finis, sous forme de mélanges et de produits transformés. Cependant, les marchés prennent de plus en plus conscience des questions de durabilité, des bonnes pratiques ont été identifiées et des cadres règlementaires existent, tels que la CITES, ouvrant de nouvelles possibilités pour l’établissement des conditions nécessaires afin de garantir le commerce durable et légitime des plantes sauvages.

En Chine, les récents efforts[xx] déployés ont permis de mettre le doigt sur certains aspects problématiques de la production industrielle des produits de médecine chinoise traditionnelle, notamment sur les graves lacunes concernant la durabilité des chaînes logistiques, et de définir des solutions pratiques pour y remédier. Ces dernières passent notamment par l’application de normes de durabilité, comme la Norme FairWild[xxi]. Au-delà des frontières de la Chine, l’Initiative de la Nouvelle Route de la Soie (Belt and Road Initiative) inclut une stratégie de promotion de la médecine chinoise[xxii], fondée sur la création rapide de centres de médecine chinoise partout dans le monde, qui offre par la même occasion la possibilité de promouvoir des pratiques d’utilisation durable. « L’écologisation » de cette stratégie est fondamentale pour assurer la survie à long terme des espèces de plantes médicinales et aromatiques.

La disponibilité future d’ingrédients végétaux à l’appui de la santé humaine dépend de la priorité que nous accorderons à la conservation à long terme et à l’utilisation durable des espèces sources, ce qui exige une action bien plus déterminée de la part des gouvernements, du secteur privé et des consommateurs.

Parmi les activités et les recommandations qui peuvent être proposées à la communauté douanière figurent :

  • sensibiliser le personnel douanier à l’ampleur et à l’importance du commerce de produits à base de plantes sauvages, en mettant l’accent sur l’importance d’en assurer le suivi et le contrôle.
  • encourager les services compétents à collaborer avec le Secrétariat de la CITES, avec les autorités nationales et avec les organisations non gouvernementales (ONG) pertinentes, afin de proposer et d’adopter des codes douaniers spécifiques, par espèce, pour les plantes à des fins de rapport dans les statistiques nationales. Seules quelques plantes jouissent d’un classement à six chiffres dans le SH. Dans la version 2022 du SH, une nouvelle position a été créée pour le prunier d’Afrique Prunus africana mais de nombreuses autres espèces végétales doivent être classées sous la position résiduelle « autres ».
  • collaborer avec les ONG, le Secrétariat de la CITES et les autres organisations pertinentes afin d’analyser les données existantes sur les saisies dans le but d’identifier les causes sous-jacentes du commerce illicite d’espèces de plantes médicinales couvertes par l’Annexe II de la CITES. Une telle mesure contribuerait à approfondir les connaissances sur cette problématique, à sensibiliser les parties prenantes ou encore à déterminer les lacunes en matière de capacités ; à plus long terme, elle permettrait de réduire le commerce illicite et le nombre de saisies des espèces couvertes par l’Annexe II.
  • collaborer avec les autorités phytosanitaires et avec les ONG pertinentes afin de mener des activités de renforcement des capacités, centrées sur les lois, les procédures et les systèmes, la coordination entre services répressifs et l’identification des produits à base de plantes.
  • collaborer avec les pays sources, de transit et de consommation afin d’échanger des informations, des données et du renseignement sur les espèces végétales protégées au niveau national et couvertes par la CITES, notamment sur les interdictions de commerce et de récolte, les tarifs élevés, les quotas, etc. Les Directives pour contrôler la légalité du bois à l’intention des douanes, qui ont été élaborées avec le soutien de l’OMD, pourraient être adaptées à cette fin.
  • initier un débat avec les diverses parties prenantes afin de revoir les lois et les politiques nationales régissant la récolte et le commerce des espèces végétales sauvages, dans le but de relever les lacunes ou les possibilités de contournement éventuelles des cadres règlementaires ou législatifs en vigueur, en particulier lorsque le commerce international constitue une préoccupation.

En savoir +
anastasiya.timoshyna@traffic.org
https://www.traffic.org/what-we-do/species/wild-plants/

[i] Jenkins, M., Timoshyna, A., & Cornthwaite, M. (2018). Wild at Home: Exploring the global harvest, trade and use of wild plant ingredients.

[ii] Sorrenti, S. 2017. Non-wood forest products in international statistical systems. Non-wood Forest

Products Series no. 22. Rome, FAO.

[iii] Brinckmann, J. A. (2016). Sustainable Sourcing: Markets for certified Chinese medicinal and aromatic plants. Geneva: International Trade Centre, 22.

[iv] TRAFFIC (2019). Overview of seizures of CITES-listed wildlife in the European Union—January to December 2018.

Tiré de : https://ec.europa.eu/environment/cites/pdf/reports/EU-seizures-report-2018-FINAL%20(rev%2009-04-20).pdf

[v] https://www.justice.gov/opa/pr/essential-oils-company-sentenced-lacey-act-and-endangered-species-act-violations-pay-760000

[vi] Zhang, D. H., Wu, K. L., Zhang, X., Deng, S. Q., & Peng, B. (2020). In silico screening of Chinese herbal medicines with the potential to directly inhibit 2019 novel coronavirus. Journal of Integrative Medicine, 18(2), 152-158. https://doi.org/10.1016/j.joim.2020.02.005

[vii] Luo, H., Tang, Q., Shang, Y. et al. Can Chinese Medicine Be Used for Prevention of Corona Virus Disease 2019 (COVID-19)? A Review of Historical Classics, Research Evidence and Current Prevention Programs. Chin. J. Integr. Med. (2020). https://doi.org/10.1007/s11655-020-3192-6

[viii] http://www.nhc.gov.cn/yzygj/s7653p/202003/46c9294a7dfe4cef80dc7f5912eb1989.shtml

[ix] Par exemple, https://www.nutraingredients-asia.com/Article/2020/04/29/COVID-19-and-TCM-Thailand-and-Laos-embrace-China-approved-Lianhua-Qingwen-Capsule-product

[x] https://www.bangkokpost.com/thailand/general/1880490/covid-19-fear-fuels-rush-for-traditional-herbal-medication

[xi] https://economictimes.indiatimes.com/magazines/panache/covid-19-boost-your-immunity-with-dalmia-groups-herbal-capsule/articleshow/74684873.cms

[xii] https://www.nytimes.com/reuters/2020/03/21/world/americas/21reuters-health-coronavirus-bolivia-tradition.html

[xiii] https://www.middleeasteye.net/video/tunisians-turn-traditional-herbal-medicines-amid-coronavirus-fears

[xiv] http://ayush.gov.in/sites/default/files/Immunity%20Boosting%20-%20%20AYUSH%20Advisory.pdf

[xv] https://www.port.ac.uk/news-events-and-blogs/news/herbal-medicine-might-help-battle-against-covid-19

[xvi] https://www.voanews.com/covid-19-pandemic/hundreds-rush-popular-clerics-herbal-covid-cure-cameroon

[xvii] https://www.dw.com/en/covid-19-who-cautions-against-the-use-of-traditional-herbs-in-africa/a-53341901

[xviii] https://www.sciencemag.org/news/2020/05/unproven-herbal-remedy-against-covid-19-could-fuel-drug-resistant-malaria-scientists

[xix] https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-usa-herbs/u-s-coronavirus-threat-fuels-demand-for-traditional-herbal-remedies-idUSKBN20W2GR

[xx] Site web du projet « Mobiliser le secteur privé en Chine en faveur d’une gestion durable des plantes médicinales » : https://www.traffic.org/what-we-do/projects-and-approaches/promoting-sustainable-trade/fairwild/egp-maps/

[xxi] Norme FairWild Version 2.0 (2010), tiré de : https://www.fairwild.org/s/FairWild-Standard-V2.pdf

[xxii] Hinsley, A., Milner-Gulland, E.J., Cooney, R. et al. Building sustainability into the Belt and Road Initiative’s Traditional Chinese Medicine trade. Nat Sustain 3, 96–100 (2020). https://doi.org/10.1038/s41893-019-0460-6