Dossier

Gestion des risques: une nouvelle version du nCEN désormais disponible

28 juin 2016
Par l’équipe de l’OMD chargée du nCEN

La boîte à outils numériques de l’OMD se compose d’un large éventail d’instruments et d’applications visant à permettre à la Douane d’intégrer les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans ses activités quotidiennes. Parmi ceux-ci figure le Réseau douanier national de lutte contre la fraude (nCEN).

Près de trois ans se sont écoulés depuis le lancement de la première version du nCEN. L’application est à présent utilisée dans 20 pays à travers le monde. Forte de son expérience de ces trois années, l’OMD, en coopération avec les pays utilisateurs, a développé une nouvelle version du nCEN visant à mieux répondre aux besoins de la communauté douanière. L’année 2016 étant dédiée à la promotion de la douane numérique, le lancement de cette nouvelle version ne pouvait survenir à un moment plus opportun.

Qu’est-ce que le nCEN ?

L’application permet aux services douaniers de recueillir, stocker, analyser et diffuser les données relatives aux acticités de la lutte contre la fraude à l’échelon national, afin de développer une capacité de renseignement solide, d’améliorer les facettes stratégique, tactique et opérationnelle du profilage, et d’encourager le partage d’informations aux niveaux régional et international.

Le nCEN se compose de trois bases de données indépendantes. La base de données centrale des saisies et des infractions nationales contient toutes les données relatives aux marchandises saisies, ainsi que des données sur les moyens de transport et les itinéraires. Elle permet en outre de consulter des photos montrant des méthodes de dissimulation inhabituelles. Les deux autres bases de données contiennent des renseignements sur des individus et des moyens de transport suspects, ainsi que sur des entreprises pouvant intéresser les services douaniers.

Quelles sont les nouveautés ?

Une nouvelle version du nCEN a été développée suite aux demandes des pays qui utilisent l’application. Ses fonctionnalités ont été améliorées conformément aux besoins opérationnels quotidiens. En outre, les développeurs de l’application se sont concentrés sur :

  • l’harmonisation des termes repris dans les listes déroulantes, relatifs aux méthodes de détection et aux indicateurs de risques utilisés, avec la terminologie reprise dans le Recueil de l’OMD sur la gestion des risques ;
  • l’introduction d’un composant d’importation de données, permettant le transfert de données depuis d’autres bases de données nationales ;
  • le développement de l’interface de communication incluse dans le nCEN afin de permettre l’échange d’informations relatives à des enquêtes et/ou des personnes suspectes (et pas seulement à des saisies) ;
  • l’apport d’améliorations significatives au moteur de recherche du système, afin de permettre aux utilisateurs de tirer davantage parti du contenu de leurs bases de données, et ainsi d’augmenter leurs performances et de prendre de meilleures décisions.

Quels sont les bénéfices du nCEN pour les administrations ?

L’un des principaux objectifs de l’application est l’amélioration du processus de recueil et de gestion des données. En outre, le nCEN assiste les administrations douanières dans la numérisation de leurs opérations quotidiennes en offrant une fonctionnalité de gestion du flux de travail et un moyen de communication structuré tout au long d’un processus d’enquête ou de vérification suite à une saisie.

Par exemple, le système permet d’attribuer un dossier ou une tâche à des fonctionnaires, de suivre les différentes mesures prises par ces agents et de les enregistrer. Retracer l’historique des différentes mesures prises et obtenir une vue d’ensemble de l’efficacité des procédures existantes devient ainsi possible.

Le nCEN ayant été développé dans le but d’appuyer la gestion des risques, il permet l’analyse rapide de données par le biais de son moteur performant de recherche, ou encore le téléchargement de données en masse en vue d’effectuer une analyse approfondie hors ligne. La recherche peut porter sur toutes les données saisies dans le nCEN et le système prévoit également la création de « listes de surveillance » de passagers à l’arrivée, d’entreprises qui s’établissent dans un pays donné, et/ou de bateaux ou de conteneurs qui se présentent aux frontières.

Le moteur performant de recherche permet d’établir des liens entre des personnes ou des entreprises, et des cas de fraudes ou des conclusions d’enquêtes, ce qui représente une valeur ajoutée, d’un point de vue analytique, pour le profilage et la gestion des risques. Les pays qui utilisent le nCEN peuvent mettre en commun des informations relatives à des personnes, des entreprises, des moyens de transports suspects, ainsi qu’aux saisies effectuées. Ils ont également la possibilité de suivre les résultats de leurs échanges d’informations.

Les douaniers ont à leur disposition plusieurs outils numériques d’échange d’informations, cependant, l’utilisation de l’interface de communication Icomm incluse dans le nCEN présente un avantage significatif : le rapport ne doit être fait qu’une fois. L’interface Icomm permet les échanges de données en format standardisé entre les administrations des douanes qui utilisent le nCEN (pour autant que la loi l’autorise). Elle permet aussi de transmettre directement les données non-nominatives vers la base de données du Réseau douanier de lutte contre la fraude (CEN) de l’OMD, d’un simple clic de souris.

Des travaux sont en cours afin de relier le nCEN et la plateforme de communication du réseau douanier de lutte contre la fraude (CENcomm). Cela permettrait aux utilisateurs du nCEN de transférer les données recueillies lors d’une opération de lutte contre la fraude durant laquelle ils auraient recours au CENcomm – comme c’est le cas durant les opérations internationales organisées par l’OMD – directement vers les bases de données du nCEN.

L’échange d’informations est crucial dans une optique d’amélioration de la coopération au niveau régional. Pour le déploiement de l’application et les activités liées, l’OMD a dès lors adopté une approche, elle aussi, régionale. La région de l’Afrique orientale et australe de l’OMD a ainsi bénéficié en 2015 d’un premier atelier destiné aux responsables de projet du nCEN de chaque pays de la région ayant mis en œuvre l’application. Les conclusions de cette réunion ont contribué de façon significative à l’élaboration de la nouvelle version de l’application nCEN.

Mise en œuvre

L’application nCEN est gratuite pour tous les Membres de l’OMD. Elle se décline en plusieurs solutions personnalisées pouvant répondre aux réalités et aux besoins de chaque administration. Par exemple, les administrations qui disposent du matériel informatique nécessaire pour supporter l’application peuvent bénéficier d’une mise en œuvre accélérée. En outre, l’administration qui met l’application en œuvre peut la traduire dans sa langue nationale afin d’en garantir une utilisation optimale au niveau national. Le nCEN devient alors une partie intégrante de la TIC utilisée par le pays concerné.

 

En savoir +
nCEN@wcoomd.org