Événements

Tour d’horizon du Forum sur la technologie et l’innovation

14 février 2016
Par Laure Tempier, Service communication, Organisation mondiale des douanes

Du 26 au 29 octobre 2015, et pour la cinquième fois consécutive, l’OMD organisait son Forum sur la technologie et l’innovation (TI). Cette plateforme permet à des experts et décideurs de différents services frontaliers ainsi qu’aux entreprises de technologie, aux universitaires et représentants d’organisations internationales, d’échanger leurs idées sur la gestion des frontières, la lutte contre la fraude et l’aide que la technologie peut apporter en la matière.

Quelles innovations vont façonner l’avenir ? À cette question, nombre de participants ont répondu que l’avenir, c’est la fusion, c’est-à-dire la combinaison des technologies et la capacité des systèmes à interagir : il s’agirait par exemple, de relier la déclaration préalable électronique à un dispositif de repérage par GPS pour vérifier le déplacement des marchandises en transit, ou encore de pouvoir croiser les données biométriques et biographiques des passagers pour améliorer les contrôles aux aéroports.

D’autres participants ont, quant à eux, mis en exergue l’impact de « l’Internet des objets », ce réseau d’objets physiques dotés de dispositifs électroniques, de logiciels, de capteurs et d’une connectivité réseau, grâce auxquels ils peuvent recueillir et échanger des données. Pour d’autres encore, les nouvelles possibilités analytiques générées par les méga-données changent la donne et l’automatisation se révèle un outil stratégique fondamental, automatisation par exemple des contrôles frontaliers des voyageurs connus ou encore de la détection d’objets et de marchandises sur l’image radiographique d’une cargaison.

Le présent article traite de certaines avancées technologiques débattues et présentées lors du Forum mais se penche tout d’abord sur la vision et une partie des projets mis sur pied par l’Administration des douanes des Pays-Bas, qui s’est associée à l’OMD pour organiser cet événement autour du thème « Repousser les limites, élargir les horizons ».

Un pays idéal pour la distribution

« Nous sommes réunis ici aujourd’hui en vue de partager nos connaissances mutuelles sur la manière de parvenir à un équilibre entre contrôle et facilitation » a déclaré d’emblée Mme Aly van Berckel-Van de Langemheen, Directrice générale de l’Administration des douanes des Pays-Bas, lors de son allocution d’ouverture.

La tâche de la Douane néerlandaise en la matière est colossale. En effet, le pays joue un rôle essentiel dans les échanges et la logistique sur le continent européen, si bien que l’expression « pays idéal pour la distribution » est couramment utilisée pour le désigner. Plus d’un quart de l’ensemble des marchandises destinées aux États membres de l’Union européenne (UE) passe d’abord par son territoire. Cette situation demande des efforts considérables de la part de l’Administration douanière des Pays-Bas, qui a réagi en se fixant un objectif à long terme : travailler sur la base d’un concept de lutte contre la fraude novateur et stratifié qui bénéficiera tant aux douanes qu’aux entreprises. En l’essence, il s’agira de permettre un contrôle approprié de chaque acteur du marché, allant de l’entreprise de confiance à l’entrepreneur inconnu.

Au cours de son exposé (remarquable, de l’avis de tous les participants), la Douane néerlandaise a présenté sa vision et sa devise « repousser les limites » : une vision selon laquelle les administrations sont en mesure de vérifier, pour tous les modes de transport utilisés à l’entrée ou à la sortie du territoire douanier de l’UE, si les rapports et les déclarations requis ont été soumis, leur permettant ainsi d’obtenir une vue d’ensemble éclairée de chaque conteneur et palette entrant ou sortant du territoire. La réalisation de cette vision exige une analyse efficace des données issues des déclarations et d’autres sources. Elle repose également sur l’utilisation de technologies d’inspection, de détection et de l’information ultramodernes. La notion de coopération est ici déterminante. En effet, d’autres possèdent parfois des ressources techniques et des informations de meilleure qualité ou encore un niveau d’expertise plus élevé. Toute mission de surveillance requiert donc, non seulement de travailler en étroite collaboration avec d’autres agences de lutte contre la fraude qui se chargent également de la gestion des frontières, mais aussi avec les opérateurs commerciaux et le secteur privé, ainsi qu’avec la communauté scientifique.

Mettant l’accent sur cette nécessaire coopération, Eric Wiebes, secrétaire d’État aux Finances néerlandais, a expliqué au cours de la séance inaugurale du Forum : « Nous, les Néerlandais, nous avons la réputation d’être organisés et de nous tenir constamment informés. On est très bavard. On dit souvent lorsque vingt personnes se retrouvent sur une île déserte, il leur faut moins d’une semaine pour se manger entre elles. Pas ici : mettez vingt Néerlandais sur une île déserte et en moins d’une semaine, ils auront formé un conseil et élaboré un plan d’avenir. » Un représentant d’une entreprise de technologie a lui fait remarquer que « les Néerlandais ont créé un centre d’excellence pour la validation des technologies avant achat. Ils parviennent à se maintenir à l’avant-garde sur le plan de la technologie parce qu’ils travaillent en étroite collaboration avec les fournisseurs. Aussi, les appareils et les machines qu’ils achètent répondent à leurs besoins. »

SmartGate : la technologie s’intègre aux flux logistiques

L’utilisation d’une technologie de pointe, adaptée au contexte et aux besoins, est importante, certes, mais la manière dont celle-ci s’intègre aux flux logistiques afin d’éviter que les contrôles n’entravent les échanges commerciaux l’est tout autant. Aux Pays-Bas, d’ailleurs, un accord de collaboration a déjà donné lieu à des initiatives novatrices : par exemple, le « Schiphol SmartGate Cargo », un projet de partenariat public-privé mis en place à l’aéroport de Schiphol qui permet d’effectuer des contrôles sur le modèle d’un « poste-frontière intégré ». Alors que, par le passé, les inspections avaient lieu à des intervalles de temps différents, elles sont maintenant combinées et menées lors de « périodes plus calmes » dans la chaîne logistique. Dans les mois à venir, les inspections seront également réalisées dans un emplacement unique : le Joint Inspection Centre (JIC, Centre conjoint d’inspection).

En outre, des projets pilotes de système de scanographie à distance sont actuellement menés par un certain nombre d’entreprises de logistique situées à l’aéroport de Schiphol, dont les locaux sont pourvus d’un accès direct à l’aire de trafic et qui possèdent leurs propres scanners. Les fonctionnaires du JIC envoient une demande de scannage à l’entreprise qui détient le fret à contrôler. L’entreprise vérifie, ensuite, les envois sélectionnés en utilisant son propre équipement à rayons X. Le personnel du centre reçoit ces images à distance, en temps réel, les analyse et décide alors s’il faut envoyer ou non une équipe dans les locaux de l’entreprise. Ces images sont accompagnées de fichiers audio et de photographies, ainsi que du numéro de référence de mouvement assigné à la cargaison, numéro unique attribué automatiquement par le bureau de douane d’exportation qui accepte la déclaration à l’exportation dans l’UE.

Les douaniers disposent également de scanners mobiles pour inspecter les envois, ainsi que de scanners manipulés par des opérateurs. De plus, les avions peuvent être soumis à un balayage à l’aide d’un scanner à rétrodiffusion de rayons X : contrairement à un appareil de radiographie traditionnel, dont le fonctionnement repose sur la transmission de rayons X à travers l’objet, ce type de scanner détecte la radiation réfléchie par l’objet et en reproduit l’image.

L’installation de portiques de détection de la radioactivité sur les routes desservant les bâtiments aéroportuaires sécurisés de Schiphol fait également partie du programme. Sous peu, les autorités douanières seront à même de mesurer de façon globale et entièrement automatisée la présence de matières radioactives dans tout fret sortant.

Par ailleurs, un site comparable au JIC de l’aéroport de Schiphol sera ouvert prochainement au port de Rotterdam : le State Inspection Terminal (Terminal d’inspection de l’État). Les installations seront en grande partie semblables à celles de l’aéroport, si ce n’est qu’elles comprendront en plus un entrepôt séparé pour le contrôle des substances dangereuses.

Technologies d’inspection

Pour ce qui est des technologies d’inspection, trois tendances principales se sont dessinées lors du Forum : le contrôle centralisé et à distance, les technologies combinées ou hybrides, et l’automatisation de la détection.

Contrôle centralisé et à distance

L’Administration douanière néerlandaise utilise d’ores et déjà pour ses opérations de scanographie une innovation présentée lors du Forum : le scannage entièrement automatisé et l’intégration des résultats des opérations de scannage dans une seule et même interface.

Les Administrations disposent habituellement d’un parc d’équipements de scanographie dont chaque machine nécessite une formation spécifique à son utilisation et un poste de travail particulier. Les technologies d’inspection non-intrusive (INI) sont utilisées de manière autonome : toutes les informations recueillies pendant le scannage sont uniquement disponibles au point de contrôle et ne sont utilisées qu’une fois, c’est-à-dire lors du contrôle. Elles ne sont donc pas centralisées, ce qui engendre la création d’« îlots d’informations » ; elles ne peuvent, par ailleurs, être consultées que sur le site même de la scanographie.

L’intégration et la centralisation des images radioscopiques obtenues lors des scannages peuvent résoudre cet écueil. Certaines administrations ont mis au point, conjointement avec des fournisseurs de technologie, des plateformes prenant en charge les formats de plusieurs marques et modèles d’équipements de contrôle par balayage, ce qui permet de pallier l’absence de norme internationale sur le marché définissant un format universel pour les images et les données issues des scanners. Une seule interface permet de visualiser toutes les images produites par les machines sur un même écran et d’utiliser le même outil d’analyse, éliminant le besoin de suivre une formation différente pour chaque type d’équipement à rayons X.

Certains fournisseurs ont intégré ces nouveautés dans le système informatique de leurs clients, leur permettant ainsi de rendre accessibles toutes les données ou informations disponibles dans leur système, afin de les comparer avec les images. De telles innovations offrent également la possibilité de partager les données issues des équipements avec d’autres collaborateurs au sein de l’administration, comme avec d’autres services nationaux ou des administrations étrangères. Un tel système s’avère fort utile, par exemple, pour le commerce de transit : le scannage des marchandises à l’entrée et à la sortie permet une comparaison des images afin de détecter toute modification du chargement. Toutefois, l’échange d’images entre pays pourrait donner lieu à des problèmes de compatibilité, exigeant notamment de convertir les images dans un autre format ou encore de passer par un processus de normalisation.

Technologies combinées ou hybrides

Une autre tendance tient au fait que les dispositifs d’inspection combinent à présent plusieurs technologies. Par exemple, un système à rayons X d’inspection du fret peut être doté d’une fonctionnalité de contrôle des radiations qui permet de  mener les deux types de contrôles simultanément sans que l’un n’interfère sur l’autre. Les résultats du contrôle des radiations apparaissent alors sur le même écran que la radiographie et l’opérateur peut procéder à une évaluation de l’objet qui aurait pu provoquer un pic de radiation.

La nouvelle génération de technologies INI combine également les techniques utilisant des rayons X capables de détecter la forme et la composition chimique des objets, à des techniques complémentaires plus sensibles à certaines substances (notamment des matières organiques tels que les explosifs, les stupéfiants ou encore, les armes en matières plastiques). Ces innovations ont pour but d’améliorer la différenciation des matières et de résoudre les problèmes liés à la superposition des objets sur l’image.

Automatisation de la détection

Les fournisseurs de technologies de scanographie travaillent en outre sur des algorithmes qui permettront aux machines de reconnaître les objets. Les outils de détection automatique sont plus connus sous leur acronyme d’ATR, soit Automatic Threat Recognition ou Assisted Target Recognition. Les technologies d’ATR sont fondées sur l’apprentissage automatique, c’est-à-dire la mise au point d’algorithmes qui s’enrichissent automatiquement de l’expérience accumulée. Les fournisseurs de technologie de scannage travaillent sur la reconnaissance d’images, soit le développement d’un algorithme qui détectera un schéma spécifique dans toute sorte de radiographies. Ce n’est pas chose facile, étant donné que les fournisseurs doivent collaborer avec leurs clients et disposer d’une banque d’images substantielle.

La constitution d’une telle base de données de référence d’images par rayons X est au cœur d’un projet de recherche de l’Union européenne appelé « ACXIS », soit Automated Comparison of X-ray Images for Cargo Scanning (comparaison automatisée d’imagerie par rayons X pour le contrôle du fret). Ce projet rassemble des représentants du secteur privé et des instances publiques. La détection du système ACXIS repose sur la correspondance entre l’image active issue du scannage et l’image de référence du fret passé aux rayons X. En d’autres termes, le système procède à une comparaison entre l’image de référence de la bibliothèque, ou encore une image du véhicule enregistrée préalablement, et l’image analysée.

Une telle technologie permet de repérer des objets particuliers (tels que des armes à feu) et des anomalies dans le chargement, et de révéler la présence de « conteneurs ISO non vides ». Elle permet ainsi de détecter la contrebande et les biens illégaux oubliés ou délibérément laissés dans un conteneur, ou des différences dans la charge utile. Les fabricants travaillent également sur la détection automatique de la nature des biens à l’aide d’une combinaison de technologies d’imagerie spécifiques qui permettra au douanier de distinguer les marchandises en fonction de leur composition matérielle et de leur densité. Le système colorera l’image selon le code SH de la marchandise.

« Nous pensons que les services douaniers n’utilisent pas leur équipement de manière optimale en ne scannant le fret que quand un risque a été identifié. Avec la bonne machine au bon endroit, il est à présent possible de balayer tout le fret sans ralentir le flux des marchandises et de renforcer la capacité des douaniers à détecter les menaces », a expliqué le représentant d’un fabricant lors du Forum.

Technologie de détection

Quant à la demande pour des techniques mobiles de détection et d’identification des produits, elle est plus élevée que jamais. Il existe beaucoup de dispositifs d’analyse portatifs sur le marché de l’identification de produits chimiques, de métaux et d’alliages. Les exposants du Forum ont donné l’occasion aux participants de les voir à l’œuvre et de constater leur facilité d’utilisation. Les questions liées aux fonctionnalités de ces appareils, telle que celle de la conservation de l’intégrité de la preuve, ainsi que celle de la capacité à ajouter de nouvelles substances dans la bibliothèque de données de l’appareil, ont été abordées.

Ces technologies sont aussi synonymes, pour la douane, de mobilité, et sont d’autant plus attrayantes et nécessaires que les délais associés aux méthodes d’analyse en laboratoire sont longs et leurs coûts élevés. Grâce aux équipements mobiles d’identification, la détection d’une substance peut être effectuée en première ligne. « À l’avenir, dans la plupart des cas, il ne sera pas nécessaire d’envoyer des échantillons à un laboratoire des douanes et d’attendre le résultat de l’analyse. La technologie nous permet de tout analyser directement à la frontière », a fait remarquer un représentant des douanes.

Suivi et repérage

De plus en plus d’objets sont équipés de composants électroniques, de logiciels, de capteurs et d’une connectivité réseau permettant de recueillir et d’échanger des données et d’offrir ainsi de nouvelles possibilités en termes de surveillance et de suivi. Des scellés électroniques sont notamment aujourd’hui capables d’envoyer en temps réel des informations sur la localisation de l’envoi, l’état du chargement (température, taux d’humidité, état du scellé, etc.), ainsi que de programmer une alarme en cas d’évènements précis (par exemple, si les marchandises n’ont pas été déplacées dans un délai précis, si une déviation par rapport à l’itinéraire prévu se produit ou encore si le scellé est arraché du conteneur, rendant ainsi le suivi et le repérage impossible). Les scellés peuvent être reprogrammés en cours de route et placés à l’intérieur du conteneur, rendant leur accès difficile.

Une nouvelle technologie de surveillance du déplacement des navires en mer a également été présentée lors du Forum. Cette nouvelle solution prélève les données auto-déclarées des navires sur le système d’identification automatique (SIA – lequel détecte la localisation du navire, sa taille, ses coordonnées et son identité), et consulte, en complément, diverses sources de données maritimes, dont des informations publiques et issues de sources ouvertes. Tout observateur peut alors identifier les anomalies ou les comportements particuliers, comme des navires empruntant des itinéraires inhabituels, ayant désactivé leur balise, entrant dans un territoire spécifique, etc.

Les douanes vouées à travailler avec les ‘big data’

Le secteur privé continue de mettre au point des techniques de recueil et d’affichage des données. De plus, « l’Internet des objets » crée toujours plus de données. Les services douaniers disposent ainsi, ou disposeront à l’avenir, d’une masse critique de données. Toutefois, le simple fait d’en disposer n’a aucune utilité. Ces données n’ont de valeur que si elles sont utilisées, et c’est à cet égard que les administrations des douanes doivent accroître leur capacité analytique. Or, rendre ces données utiles n’est pas chose aisée…

« Le concept de big data est en général mal compris », a souligné l’un des membres de la table ronde portant sur le potentiel qu’offrent les technologies de gestion des données en matière de gestion du risque. « Il s’agit d’une technologie importante mais sa signification et son utilité sont encore floues. Qu’essayons-nous de résoudre ? De quel type de données avons-nous besoin ? Ces données sont-elles vraiment gigantesques ? Présentent-elles réellement un intérêt pour vous ? »

Les progrès en matière de capacité analytique permettent aux douanes de déceler des patrons de non-conformité inconnus auparavant. « Il faut faire table rase de toutes les idées préconçues », a fait remarquer un intervenant, avant d’ajouter que certains résultats de contrôles sont contre-intuitifs et montrent qu’il ne faut pas toujours se fier à son instinct. Il ne s’agit pas, cependant, d’affirmer que les prévisions des algorithmes sont plus justes que celles formulées par les êtres humains mais bien que l’association des deux permettra d’aboutir aux meilleurs résultats.

« Nous considérons les mégadonnées comme un outil dans la création d’un système capable de détecter les activités illégales », a affirmé un représentant d’un service gouvernemental. « Il faut commencer par choisir les données sur lesquelles on va se concentrer, procéder à des références croisées et, enfin, perfectionner le système pour affiner les recherches et arriver à des résultats probants. » Ces résultats doivent de toute façon être analysés par des experts : « la pierre angulaire dans ce processus consiste à combiner outils de traitement et d’analyse de l’information, expérience et connaissances des agents sur des sujets généraux et expertise de certains collaborateurs dans des domaines spécialisés, notamment des enquêteurs, des ingénieurs, des opérateurs du secteur privé mais aussi des partenaires douaniers étrangers. »

Selon les spécialistes présents au Forum, l’analyse des données peut changer la donne. Or, la plupart des services des douanes et des forces aux frontières restent à la traîne. Alors, par où commencer l’exploitation des méga-données ? Les intervenants se sont accordés sur un point : le leadership est essentiel. En effet, l’amélioration des capacités analytiques peut métamorphoser une organisation. Une fois que ses décideurs ont bien compris les enjeux et le travail à accomplir, il leur est possible de commencer à mettre en place une équipe à cet effet. Il est primordial d’obtenir des résultats le plus tôt possible et de savoir ce que l’on veut exactement. « Les programmes basés sur l’analytique doivent commencer petit pour voir grand et doivent pouvoir être utilisés facilement dans toute une organisation. »

Conclusion

Les participants ont également débattu sur des questions ayant trait à la vulnérabilité et à la sécurité des technologies et sur la nécessité d’engager un dialogue entre les agents chargés de la lutte contre la fraude et les fournisseurs de technologie, dans le respect des règles régissant les marchés publics au sein des administrations douanières.

Le thème des ressources humaines a également été mis en avant. Il est clair que le déploiement de nouvelles technologies influera sur la politique de ressources humaines puisque les Douanes se verront dans la nécessité de former leur personnel. Elles devront également attirer et retenir les nouveaux talents. Selon un représentant des douanes, « il est crucial de savoir où nous allons et de quel type de professionnels nous avons besoin. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons nous préparer afin de commencer notre travail pour convaincre les décideurs, investir et former. »

« J’aimerais partager avec vous une superbe citation de Lewis Carroll, tirée d’Alice aux Pays des merveilles, où la Reine Rouge dit à Alice : ici, vois-tu, il faut courir autant qu’on le peut pour rester au même endroit. Quand on veut aller ailleurs, il faut courir deux fois plus vite que ça !  Eh bien, peut-être que nous, nous n’aurons pas à courir deux fois plus vite. Il nous suffira peut-être de recourir à la technologie »,  a déclaré l’un des intervenants.

« L’innovation est nécessaire si vous souhaitez rester au même endroit. Par contre, si vous voulez avancer, il vous faudra une technologie révolutionnaire » a ajouté le même intervenant, rappelant aux participants les deux catégories dans lesquelles sont habituellement classées les nouvelles technologies : la technologie dite de perfectionnement, qui repose sur les améliorations progressives d’une technologie existante et la ‘technologie révolutionnaire’, qui se définit comme une technologie qui en supplante une autre bien établie et bouleverse ainsi le secteur, ou comme tout produit novateur qui crée une toute nouvelle industrie.

Il est primordial que les administrations des douanes comprennent quelles technologies leur seront importantes afin de se préparer en conséquence. L’OMD se réjouit à la perspective de vous retrouver lors de la Conférence et Exposition de l’OMD sur la technologie de l’information qui se tiendra en juin 2016, ou lors du prochain Forum TI en 2017, pour poursuivre le débat.

 

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