Point de vue

Protéger la santé des douaniers

19 mars 2018
Par Wil Grullemans, Directeur général de Nordiko Quarantine Systems

En 2016, en Allemagne, sept travailleurs d’un entrepôt étaient hospitalisés après avoir déballé deux conteneurs. Sans s’en apercevoir, ils avaient inhalé des gaz toxiques invisibles à l’œil nu et sans odeur perceptible. Ils souffraient d’une grave irritation des yeux, de détresse respiratoire et de nausées.

Il est rare que de tels incidents, pourtant pas inhabituels, fassent la une des médias. La présence de gaz est une sérieuse menace pesant sur les douaniers et autres travailleurs amenés à entrer dans les conteneurs à des fins d’inspection ou de déballage. D’ailleurs, ces dernières années, de nombreux accidents ont été signalés dans le monde entier.

À la suite de l’hospitalisation de douaniers travaillant dans un grand port, des tests ont été réalisés sur tous les conteneurs présents, afin d’évaluer s’ils contenaient des gaz toxiques. Des échantillons d’air ont été prélevés à travers le joint des portes, puis analysés pour établir si la qualité de l’air à l’intérieur du conteneur était assez sûre pour que l’on puisse y pénétrer. L’opération a révélé que jusqu’à 20 % des conteneurs utilisés à l’importation présentaient des niveaux de gaz dangereux.

Des gaz toxiques s’accumulent dans les conteneurs après la fumigation ou tout simplement du fait de la désorption des produits pendant le transit, lorsque des variations de température et d’humidité encouragent le phénomène de dégazage. Parmi ces gaz se trouvent :

  • des substances cancérigènes comme le formaldéhyde (provenant des meubles) ou le dichloroéthane (provenant des matières plastiques) ;
  • des poisons cardio-pulmonaires tels que la phosphine (provenant des produits alimentaires fumigés) ou le bromure de méthyle (une neurotoxine reconnue doublée d’une substance répertoriée comme appauvrissant la couche d’ozone, autrefois très utilisée pour la fumigation et comme pesticide) ;
  • des toxines respiratoires telles que le cyanure d’hydrogène (provenant de carpettes et de tapis).

En dehors des cas d’exposition aiguë, comme celle évoquée ci-dessus, il existe un problème plus insidieux : les douaniers peuvent, à leur insu, être exposés de manière répétée à de faibles doses d’une variété de gaz toxiques.

Certaines administrations douanières, de même que de nombreuses grandes entreprises, ont recours à des solutions spécialement conçues pour déceler la présence de gaz dans les conteneurs et en assurer la ventilation, mais d’autres ne sont toujours pas conscientes de la nécessité de tels systèmes.

 

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