© US National Nuclear Security Administration

Flash Infos

Opération Cosmo – première opération mondiale de l’OMD ciblant les biens stratégiques

10 juin 2015

Dans le cadre de son Projet sur l’application des contrôles aux échanges de nature stratégique (Projet ACES), l’OMD a organisé une opération inédite de lutte contre la fraude en vue de détecter et de prévenir le trafic illicite de biens stratégiques dans les chaînes logistiques internationales. Cette opération, répondant au nom de code « Opération Cosmo », a rassemblé 89 administrations membres de l’OMD, ainsi que leurs partenaires nationaux, autour des objectifs de sécurité internationale et de non-prolifération.

L’opération a bénéficié de l’appui du réseau des Bureaux régionaux de liaison chargés du renseignement de l’OMD, et du soutien des partenaires internationaux de l’Organisation actifs dans ce domaine – INTERPOL, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies, l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.

Objectifs et phases opérationnelles

Outre la détection et la prévention du trafic illicite de biens stratégiques, l’Opération Cosmo comptait plusieurs autres objectifs. L’un d’eux consistait à faire le point sur la capacité de la communauté douanière internationale à coopérer dans la mise en œuvre des contrôles.

L’opération visait également à évaluer la capacité à assurer l’application des résolutions internationales relatives aux biens de nature stratégique, notamment la Résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies concernant les armes de destruction massive. A cette fin, l’ensemble des participants à l’opération a été invité à procéder à une auto-évaluation portant sur leurs modes opératoires nationaux ainsi que sur leurs méthodes de travail en la matière.

Pour parvenir à ces différents objectifs, l’Opération Cosmo a été articulée en quatre phases principales :

  • une phase de planification au cours de laquelle un plan opérationnel mondial a été adopté ;
  • une phase pré-opérationnelle qui a vu les pays participants concevoir leurs plans de mise en œuvre et le profil de risques des biens stratégiques représentant pour eux la plus grande source de préoccupation ;
  • une phase d’interception, qui s’est déroulée en octobre 2014, durant laquelle les services douaniers ont utilisé les profils de risque prédéfinis afin de cibler les envois à haut risque ;
  • une phase de suivi et de compte rendu durant laquelle des cas de malversations administratives et criminelles ont fait l’objet d’enquêtes aux niveaux national et international.

Résultats

Afin de garantir une meilleure coordination et d’offrir un appui technique à l’opération, l’OMD a mis sur pied une Unité de coordination opérationnelle (UCO) localisée au siège de l’Organisation. L’UCO comptait en son sein des experts nationaux en matière de contrôles à l’exportation ainsi que des analystes émanant de plusieurs administrations. Elle avait pour mission de répondre aux requêtes des participants tout en facilitant et en assurant le suivi des communications entre pays.

Grâce à l’appui offert par l’UCO, l’Opération Cosmo a produit des résultats encourageants. Durant la phase d’interception, les participants ont généré plus de 140 messages portant sur des envois à haut risque. En outre, 380 messages supplémentaires ont été échangés concernant des cas spécifiques et 180 demandes ont été formulées en rapport avec des conseils techniques relatifs à l’identification de marchandises et avec l’opération elle-même.

Tous les cas signalés dans le cadre de l’opération ont été analysés en temps réel et les biens qui présentaient un faible niveau de risque ont été mis en libre pratique afin de favoriser la facilitation des échanges. Les cas impliquant des situations révélant des négligences ou malversations administratives ont fait l’objet de mesures correctives.

Jusqu’à présent, ont été dénombrés environ 10 cas suspectés d’être liés à des affaires de trafic ou à des malversations criminelles. Ces cas ont fait l’objet d’enquêtes pénales dans les pays concernés. Pour un grand nombre d’entre eux, les enquêtes sont toujours en cours et des informations complémentaires seront fournies lors de la session de débriefing de l’Opération Cosmo qui sera organisée à l’automne 2015.

S’agissant de l’évaluation des capacités, l’OMD a reçu environ 40 auto-évaluations nationales. Il est apparu à la lumière de ces évaluations que l’application des contrôles aux biens de nature stratégique constitue pour de nombreux Membres de l’OMD une question nouvelle et complexe.

Ces rapports ont permis d’identifier divers domaines où une assistance technique serait nécessaire, parmi lesquels figurent la compétence juridique pour appliquer les contrôles aux échanges stratégiques, les compétences des douaniers de première ligne en matière d’identification et de détection des biens à double usage, le recueil d’éléments de renseignement, les initiatives à l’égard du secteur privé, la collecte d’éléments de preuve et les enquêtes.

L’OMD fait actuellement le point auprès des Membres qui n’ont pas encore remis leur rapport. L’analyse de l’ensemble des rapports permettra de dégager des tendances générales à partir desquelles l’OMD concevra ses futures activités d’assistance technique et de renforcement des capacités afin d’aider les États membres à corriger les failles identifiées au cours de l’Opération Cosmo.

Conclusions

Alors qu’approchent les sessions annuelles du Conseil, l’Opération Cosmo est dans sa phase post-opérationnelle dont l’objectif consiste en la rédaction d’un rapport final. Ce rapport sera présenté et examiné lors de la session de débriefing qui sera organisée plus tard dans l’année.

A la lumière des bonnes pratiques et des besoins exprimés par les participants, l’OMD étudie actuellement la possibilité de mettre sur pied un programme d’assistance technique et de renforcement des capacités à moyen et long terme dans le domaine de l’application des contrôles aux échanges de nature stratégique. Ce « Programme ACES de l’OMD » aurait pour objet la formation, la coopération internationale, les initiatives prises à l’égard du secteur privé ainsi que la facilitation du recueil et du partage des informations et des éléments de renseignement.

L’OMD se réjouit de la perspective de mettre sur pied un tel programme et a entamé avec plusieurs pays des négociations portant sur l’appui éventuel que ces derniers pourraient apporter à cette initiative. De nombreux Membres ont par ailleurs invité l’OMD à envisager la conversion de l’UCO en un mécanisme permanent d’interaction et de communication à l’intention des experts en biens stratégiques et des contrôles à l’exportation. L’OMD réfléchit actuellement à la manière de pouvoir répondre favorablement à cette requête.

Des documents d’orientation et de formation en matière de biens stratégiques ont déjà été élaborés dans le cadre du Projet ACES, projet dans lequel s’inscrit l’Opération Cosmo et qui constituera un socle solide pour toutes les activités à venir. Les outils développés sont à la disposition des Membres sur le site web de l’OMD ainsi que sur la Plateforme CLiCK! de l’Organisation.

 

En savoir +
cosmo.ocu@wcoomd.org

OMD Actualités 77

15 juin 2015

OMD Actualités 78

29 octobre 2015

Flash Infos

Nouveau livre sur les avantages économiques d’un système de guichet unique

29 octobre 2015
Par Dr Dennis Ndonga, Université Murdoch, Australie

L’adoption de l’Accord sur la facilitation des échanges (AFE) en décembre 2013, lors de la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Bali, Indonésie, a été un événement historique pour le monde du commerce international. Le « Paquet de Bali » a en effet marqué la fin de négociations commerciales qui s’éternisaient depuis plus de dix ans. Globalement, l’AFE a insufflé un nouveau dynamisme au multilatéralisme que promeut l’OMC, multilatéralisme dont beaucoup commençaient à douter, vu les impasses systématiques auxquelles aboutissaient les négociations ces dernières années.

L’un des ressorts de l’AFE est sa capacité supposée à générer des gains économiques. Selon l’OMC, la simplification et l’harmonisation des procédures commerciales internationales, qui découleront de l’application des mesures proposées dans l’AFE, pourraient générer un gain de 400 à 1 000 milliards de dollars américains en réduisant les coûts commerciaux de 10 à 15 %, en augmentant les flux commerciaux et les recettes et en créant un environnement économique stable et favorable aux investissements directs étrangers [OMC – Jours 3, 4 et 5 : un « Paquet de Bali » voit le jour à l’issue de consultations-marathon, 5-7 décembre 2013]. L’importance que l’AFE revêtira aux yeux des acteurs du commerce international étant intimement liée aux avantages qui seront obtenus, assurer la concrétisation de ces derniers est essentiel. Plus globalement, cela permettra de réaffirmer la capacité de l’OMC à apporter effectivement la prospérité mondiale.

Gardant ceci à l’esprit, j’ai écrit un livre intitulé Single Windows and Trade Facilitation – A Tool for Development (Guichets uniques et facilitation des échanges – un outil de développement) qui examine la valeur économique des systèmes de guichet unique recommandés à l’article 10 (4) de l’AFE. Les guichets uniques (GU) sont l’un des outils de facilitation des échanges les plus controversés car leur mise en œuvre revient très cher. Un certain nombre de pays en développement tardent à se lancer dans l’aventure, se montrant sceptiques quant à la capacité de ces systèmes à relancer leur compétitivité. Ils ont d’ailleurs fait entendre leur voix lors des négociations qui ont abouti à l’AFE, l’avis général étant que les coûts de mise en œuvre d’un guichet unique dépassent largement les gains présumés. De nombreux pays en développement sont ainsi impatients de voir si cette disposition contestée apportera les avantages prévus.

Ce livre examine les avantages économiques des GU et se penche sur certaines difficultés majeures liées à leur mise en œuvre dans les pays en développement. L’objectif est de guider les pays qui se préparent à appliquer l’article 10 (4) de l’AFE. Cet ouvrage étudie également le concept de guichet unique et de facilitation des échanges, brossant aux praticiens et aux théoriciens de la douane un tableau complet des avantages économiques des GU pour les pays qui adopteront ces systèmes. Le livre apporte ainsi des réponses à plusieurs questions clés abordées ci-dessous.

Qu’est-ce que la facilitation des échanges ?

Le livre présente une analyse détaillée du concept de facilitation des échanges et met l’accent plus précisément sur l’évolution des délibérations de l’OMC en la matière, entre la première Conférence ministérielle qui s’était tenue à Singapour et la neuvième, à Bali, où l’AFE a été adopté.

Quels sont les différents outils et programmes de facilitation des échanges en vigueur ?

Le livre étudie plusieurs mesures mondiales de facilitation des échanges visant à rationaliser les opérations douanières et autres opérations aux frontières, proposées par différentes organisations multilatérales comme l’OMC, l’OMD, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU).

Comment les guichets uniques facilitent-ils les échanges ?

Ce livre souligne la diversité des modèles de GU adoptés dans différentes juridictions, ainsi que les principaux avantages opérationnels et financiers que les douanes et les autres opérateurs commerciaux internationaux devraient très certainement pouvoir tirer de ces systèmes.

Quels liens existent-ils entre guichet unique et gouvernement électronique ?

Le livre analyse les liens réciproques entre GU et gouvernement électronique. Il examine aussi comment les gouvernements des économies émergentes peuvent mettre à profit leurs projets de GU afin d’aboutir au développement de services gouvernementaux pleinement électroniques, et bénéficier ainsi des avantages économiques liés à ces services.

Comment les guichets uniques favorisent-ils l’éthique dans les administrations douanières ?

Le livre aborde les défis liés à la lutte contre la corruption douanière, corruption qui a un effet néfaste sur la croissance économique. Il présente des arguments détaillés, appuyés par des études de cas sur la manière dont les guichets uniques peuvent favoriser l’éthique et dès lors la croissance économique.

Comment les guichets uniques augmentent-ils la compétitivité des pays en développement en attirant les investissements directs étrangers (IDE)?

Le livre analyse comment les GU peuvent déterminer les résultats de certains investissements influencés directement par l’efficacité douanière, et ainsi stimuler la capacité d’un pays à attirer des investisseurs privilégiant les exportations. Il examine également les avantages économiques liés aux IDE consacrés aux exportations.

Comment la douane peut-elle surmonter les principaux obstacles à la mise en œuvre de guichets uniques ?

Le livre présente quelques-uns des principaux obstacles à la mise en œuvre de GU dans les pays en développement. Il analyse les difficultés technologiques et budgétaires affectant la mise en œuvre et l’exploitation d’un guichet unique dans les pays en développement et propose des solutions pratiques. Il examine également les aspects juridiques liés à l’authentification électronique des documents commerciaux traités via un GU, et recommande un cadre juridique adapté pour résoudre ces spécificités techniques.

En résumé, ce livre est destiné à informer les professionnels sur le rôle des GU dans la facilitation des échanges. Il explique également non seulement comment la mise en œuvre d’un tel système peut servir d’exercice de modernisation douanière, mais aussi comment cet outil s’inscrit dans une stratégie nationale de développement.

Le Dr Dennis Ndonga est chargé de cours à l’Université Murdoch en Australie. Il a effectué des recherches approfondies sur les guichets uniques et la facilitation des échanges dont les résultats ont été publiés dans un certain nombre de revues de premier plan et présentés lors de plusieurs conférences PICARD de l’OMD.

En savoir +
www.wklawbusiness.com

Flash Infos

Un nouvel ouvrage étudie les mécanismes de collaboration mis en œuvre pour assurer une protection plus efficace de l’environnement

16 février 2016
Par Mariya Polner, Conseillère en matière de politiques, Sous-Direction de la lutte contre la fraude de l'OMD

L’OMD figure parmi les très nombreux auteurs, venant d’horizons aussi différents que la politique, la lutte contre la fraude ou le monde universitaire, à avoir pris part à la rédaction de l’édition 2015 des Études Palgrave sur la criminologie verte intitulée « Environmental Crime and Collaborative State Intervention ». L’ouvrage explique comment des réseaux de collaboration se tissent dans un contexte de lutte contre la criminalité environnementale et examine les possibilités qu’ils offrent aux parties intéressées.

Tout au long de ces dix dernières années, la criminalité environnementale transnationale, concept qui fait référence à des activités telles que le transport et le déversement illicites de déchets toxiques, le commerce illicite d’espèces sauvages ou l’exploitation forestière illégale (et ce ne sont là que quelques exemples), a retenu l’attention des décideurs aux plus hauts niveaux. Elle a également ouvert la voie à l’émergence de plusieurs modèles de collaboration entre gouvernements, organisations non gouvernementales (ONG), le monde universitaire, le secteur privé, les agences de conseil, ou encore les parquets et tribunaux et la société civile.

L’édition 2015 des Études Palgrave sur la criminologie verte, intitulée « Environmental Crime and Collaborative State Intervention », revue par Grant Pink, University of New England (Australie) et Rob White, University of Tasmania (Australie), propose une description inédite des modèles de gouvernance adoptés par ces réseaux de collaboration, à tous les stades de leur développement. L’ouvrage fait la lumière sur les dernières avancées en matière de collaboration environnementale, expose les points de vue et expériences des principales parties prenantes, ainsi que les enseignements tirés.

Le rôle de la collaboration dans la lutte contre la criminalité environnementale est abordé dès les premières pages, l’accent étant mis, à la fois, sur les fondements théoriques de la collaboration par les réseaux et sur les définitions de la criminalité environnementale transnationale. Se fondant sur le caractère multidimensionnel et transnational de ce type de criminalité, les auteurs soulignent que, pour la combattre, toutes les parties intéressées doivent réagir de concert. Le distinguo entre trois grands modes de collaboration (horizontale, verticale et diagonale) fournit un cadre utile pour l’analyse des modèles de collaboration, qui sont tour à tour abordés dans les différents chapitres de l’ouvrage.

Plusieurs chapitres proposent une description des réseaux établis par les gouvernements nationaux et les organisations internationales. Parmi eux figure le International Network for Environmental Compliance and Enforcement (INECE), l’un des plus illustres réseaux intergouvernementaux qui a notamment permis de stimuler les travaux entrepris par les praticiens et les universitaires publiant dans ce domaine. Au fil de ses 25 années d’existence, l’INECE, qui était au départ un mécanisme bilatéral informel, est devenu un réseau mondial qui a influencé la création de plus de 20 réseaux centrés sur le renforcement des capacités des fonctionnaires à faire améliorer la conformité et à lutter contre la fraude.

Le présent ouvrage tire sa force du large éventail d’acteurs qui y ont participé. L’OMD, le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et INTERPOL ont transmis des études fouillées sur leurs méthodes de lutte contre la criminalité environnementale et sur les réseaux qu’ils ont érigés, parmi lesquels figurent le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) – établi par l’OMD, le Secrétariat de la CITES, INTERPOL, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et la Banque Mondiale – et la National Environmental Security Taskforce – mise en place par INTERPOL pour favoriser la collaboration entre les parties intéressées, sur le plan national.

Un chapitre entier est consacré au rôle des autorités douanières dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Il analyse certaines limites des fonctions douanières et les initiatives prises pour pallier les carences identifiées, qui requièrent un degré élevé de collaboration, la mise en place de programmes de renforcement des capacités, l’organisation d’opérations régionales et mondiales, la conclusion de nouvelles alliances avec des ONG et d’autres partenaires institutionnels, ainsi que le développement de systèmes électroniques sécurisés pour l’échange d’informations, tels que l’outil ENVIRONET de l’OMD.

Plusieurs chapitres font état d’un fait intéressant : le rôle grandissant des ONG dans la protection de l’environnement. En effet, grâce à leur structure souple, leur voix forte et leur pragmatisme, elles se sont avérées être des catalyseurs de changement. Les ONG ont bien souvent fait office d’incubateurs et de stimulateurs des mesures plus amples prises par les gouvernements à l’encontre de la criminalité environnementale.

Basé sur l’expérience de l’Environment Agency (EA) au Royaume-Uni, le chapitre abordant le point de vue du procureur quant à la relation de collaboration avec les cours et tribunaux est également captivant, non seulement parce qu’il nous informe des dernières affaires traitées, mais également parce qu’il renseigne sur le rôle de l’EA dans les questions réglementaires.

Le chapitre sur la collaboration port-à-port intéressera plus particulièrement les agents de la lutte contre la fraude. Le Seaport Environmental Security Network, émanation de l’INECE créée en 2008 pour gérer les déchets dangereux et les déchets électroniques dans le contexte des ports maritimes, a réussi à promouvoir la coopération dans la prévention, la détection et la perturbation des flux de déchets dangereux et de déchets électroniques transitant par les ports. Les autorités douanières jouent un rôle central dans les ports maritimes et ont, par conséquent, été particulièrement actives dans ce réseau. Ce dernier se distingue par une vision assez souple de la collaboration, oscillant d’un modèle informel à des mécanismes établis officiellement et par sa dimension nationale, régionale et internationale.

Aux Pays-Bas, les partenariats entre, d’une part, l’Inspection de l’environnement et des transports (ILENT), responsable de l’inspection des transports de déchets, et, d’autre part, les services de lutte contre la fraude (notamment la Douane et la Police) ont été officialisés, afin de permettre à ces derniers d’exercer leurs prérogatives au nom d’ILENT. En Allemagne, c’est un autre modèle qui prévaut, régi par le principe de collaboration semi-structurelle entre les services, à tous les niveaux des infrastructures de transport (rail, route et voies navigables), tant à l’échelle locale que nationale.

Les trois derniers chapitres de l’ouvrage portent sur le rôle de la recherche, abordé sous l’angle de la collaboration. Les difficultés à quantifier et à appréhender le phénomène de la criminalité environnementale transnationale et ses répercussions peuvent saper l’efficacité des politiques et se traduire par un gaspillage des ressources disponibles pour combattre ce fléau. L’ouvrage aborde plus en détail le thème de la collaboration entre chercheurs et praticiens. Alors que ce type de collaboration existe dans bien des pays et qu’il bénéficie du soutien de diverses parties intéressées, un profond fossé sépare les universitaires des professionnels et leur collaboration ne va pas de soi. Si, généralement parlant, la coordination des travaux de recherche n’est pas une sinécure, le présent ouvrage réserve une large part aux études de cas fructueux de coordination de projets de recherche associant plusieurs partenaires.

L’étude tire son originalité de son format unique, à savoir, une étude des forces et des faiblesses des initiatives de collaboration menées au titre de la lutte contre la criminalité environnementale, sous l’angle de la gouvernance. Elle est elle-même le fruit d’un effort de collaboration, puisque les experts de plusieurs institutions (au moins deux) ont été amenés à travailler ensemble sur chacun des chapitres. Quand bien même les contraintes et les défis que posent l’instauration et la préservation des réseaux de lutte contre la criminalité environnementale diffèrent, l’une des conclusions primordiales est que la collaboration et la confiance mutuelle sont des conditions préalables majeures de la réussite de toute initiative.

Cet ouvrage peut être considéré comme une référence solide, aussi bien par les professionnels de l’environnement, que par les agents des services de lutte contre la fraude, les experts en développement, ou encore les chercheurs travaillant sur la gouvernance dans le domaine de l’environnement.

En savoir +
www.palgrave.com

OMD Actualités 79

16 février 2016

OMD Actualités 80

10 juin 2016

Flash Infos

L’Accord de partenariat transpacifique désormais intégré à l’étude comparative sur les règles d’origine préférentielles de l’OMD

28 juin 2016

Signé le 4 février 2016, l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) vise à créer un environnement favorable aux échanges commerciaux et à l’investissement en établissant des règles harmonisées et communiquées de manière transparente, l’objectif étant d’apporter davantage de certitude aux entreprises, de faciliter leur participation aux chaînes logistiques régionales et de réduire les coûts et les formalités administratives.

Le TPP est le premier accord de libre-échange (ALE) « méga-régional », terme qui traduit l’idée d’une intégration profonde entre des pays ou des régions représentant une part importante des échanges commerciaux et de l’investissement étranger direct (IED) dans le monde. Les 12 parties à l’Accord sont l’Australie, le Brunéi Darussalam, le Canada, le Chili, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.

L’OMD avait publié en décembre 2015 une première analyse des principales caractéristiques des dispositions sur l’origine contenues dans le TPP (voir http://www.wcoomd.org/fr/topics/origin/activities-and-programmes/preferential-origin.aspx). Elle est aujourd’hui sur le point de publier une analyse détaillée de ces règles ainsi qu’une comparaison entre le nouvel accord et les différents modèles d’origine existants dans le cadre de son étude comparative sur les règles d’origine préférentielles. Cette nouvelle section de l’étude sera disponible en juillet 2016.

Les règles d’origine sont des instruments juridiques importants aux fins de l’application des accords commerciaux préférentiels. Cela étant, du fait de la prolifération des accords de ce genre, il existe aujourd’hui une multitude de règles d’origine préférentielles qui divergent et qui se chevauchent souvent, ce qui engendre des difficultés tant pour le monde de l’entreprise que pour les autorités qui doivent en assurer la bonne application. Permettre à ces deux parties d’acquérir une meilleure compréhension générale des règles d’origine préférentielles inscrites dans ces nombreux accords est le principal objectif de l’étude comparative de l’OMD.

Des thèmes récurrents s’appliquent à pratiquement tous les modèles de règles d’origine existants. La comparaison entre les différents accords visés par l’étude comparative de l’OMD se fait donc au niveau de des thèmes : certification de l’origine, décisions anticipées, notions de marchandises originaires ou de cumul, par exemple.La section de l’étude traitant du TPP explique et analyse certains éléments clés de l’Accord, notamment le cumul total, les dispositions relatives à la teneur en valeur régionale (en particulier la nouvelle « méthode de la valeur ciblée »), les produits remanufacturés, la disposition relative à la mise à jour des règles d’origine pour tenir compte des amendements apportés au Système harmonisé, ou encore le chapitre consacré aux produits textiles et aux vêtements.

Pour toute question, commentaire ou demande concernant l’étude comparative de l’OMD, veuillez vous adresser à la Sous-Direction de l’Origine du Secrétariat de l’OMD.

 

En savoir +
origin@wcoomd.org

OMD Actualités 81

27 octobre 2016

Flash Infos

Un nouveau module SYDONIA pour accélérer le traitement des envois de secours

14 février 2017
Par Virginie BOHL, Chef de projet Secours d’urgence au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations Unies

Lors des grandes crises humanitaires, qu’il s’agisse de catastrophes naturelles ou de situations d’urgence complexes, la remise de nombreux articles de secours à leurs destinataires est retardée par la douane. Dans certains cas, la mainlevée de ces articles n’est réalisée que des mois après leur arrivée. Dans le pire des cas, ils ne parviennent jamais aux populations touchées.

Ces retards sont dus au fait que, souvent, les autorités douanières ne sont pas suffisamment préparées à traiter des articles de secours arrivant en masse et en très peu de temps. Le cas des Philippines après le passage du typhon Haiyan en novembre 2013 donne une idée des volumes en jeu :   la Douane avait recensé un fret aérien et maritime dix fois supérieur à la normale.

Nouveau module SYDONIA

Une nouvelle initiative pourrait aider les pays utilisant le Système Douanier Automatisé SYDONIA à mieux gérer l’entrée d’articles de secours. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ont en effet entrepris d’examiner ensemble comment améliorer ce système informatique de gestion douanière, développé il y a 35 ans par la CNUCED et utilisé aujourd’hui dans plus de 95 pays, pour faciliter le traitement des envois internationaux de secours en cas d’urgence humanitaire.

Cette collaboration a abouti au développement d’un nouveau module logiciel, appelé « système automatisé de traitement des envois de secours d’urgence » ou ASYREC. Comme son nom l’indique, ce système automatisera l’établissement de priorités pour les envois de secours et leur traitement.

Une fois ce nouveau module intégré au système SYDONIA, ce dernier pourra :

  • enregistrer à l’avance les organisations susceptibles de participer aux opérations de secours menées par les Nations Unies afin de se préparer aux urgences éventuelles ;
  • enregistrer la durée de la situation d’urgence et les articles de secours énumérés par le gouvernement comme besoins prioritaires, avec leurs codes SH respectifs et les volumes demandés ;
  • associer à la situation d’urgence une liste d’organisations pré-autorisées (Nations Unies, organisations intergouvernementales, organisations non gouvernementales, etc.) ;
  • permettre aux organisations humanitaires remplissant les conditions requises ou aux donateurs de déposer des déclarations pré-simplifiées à l’arrivée et d’indiquer clairement sur ces déclarations que leur chargement contient des « envois de secours humanitaires » ;
  • reconnaître ces envois et établir un ordre de priorité pour leur traitement par la douane et par d’autres services gouvernementaux.

En outre, le module permet d’associer différents types d’articles de secours, tels que des marchandises importées au profit des victimes ou l’admission temporaire de matériel de secours, aux procédures douanières qui leur sont applicables selon la législation douanière du pays (par exemple : exonération de taxes et/ou droits d’importation). Ainsi le traitement et la mainlevée des articles de secours deviennent entièrement automatisés et sont effectués sans délai par les autorités douanières.

La douane aura aussi une vision plus précise des envois de secours entrants et pourra partager ces informations très utiles avec d’autres autorités nationales et gestionnaires de programmes internationaux comme, par exemple, les gestionnaires du Module mondial de la logistique, le mécanisme de coordination dirigé par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies et dont le but est de garantir une réponse logistique efficace dans les missions humanitaires d’urgence.

Lancement du nouveau système

Le prototype logiciel a été testé et sera progressivement intégré dans les systèmes SYDONIA dans le monde entier. Des procédures et directives seront établies et testées lors d’exercices de simulation pour s’assurer que les autorités nationales et les organismes de transport sont à l’aise avec le système et sont prêts à l’utiliser.

 

En savoir +
bohl@un.org